L'élan haussier des places européennes a été coupé par l'orientation baissière de Wall Street en début de séance. Des prises de bénéfices à quelques heures des résultats des « stress tests » du secteur bancaire américain, qui s'annoncent pourtant rassurants, mais surtout après 9 semaines consécutives de hausse à Paris. Dans l'Hexagone justement, les investisseurs ont lourdement sanctionné la perte surprise de Société Générale au premier trimestre. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 0,97% à 3 251,52 points, tandis que l'Eurotop 100 a cédé 0,87% à 1817,18 points.
En Suisse, Swiss Re s'est envolé de 11,90% à 32,72 francs suisses après avoir présenté des résultats supérieurs aux attentes au premier trimestre. Le réassureur a enregistré un bénéfice de 150 millions de francs suisses au premier trimestre, soit 0,45 franc suisse par action. Un chiffre qui accuse un recul de 76% par rapport aux 624 millions dégagés par Swiss Re sur les trois premiers mois de 2008, mais qui se compare également à la perte astronomique de 1,75 milliard de francs que le groupe avait essuyé au quatrième trimestre 2008.
Le marché n'a pas caché pas sa déception après la publication des résultats de Société Générale : la banque, qui a publié une perte nette trimestrielle de 278 millions d'euros, a vu son cours plonger de 9,79% à 39,475 euros. Ces résultats, publiés au lendemain de l'annonce de la nomination de Frédéric Oudéa à la tête de la banque, sont largement inférieurs aux attentes des analystes, qui tablaient sur un bénéfice de plus de 300 millions d'euros.
En revanche, Veolia Environnement (+ 0,99% à 21,865 euros) signe l'une des meilleures performances du CAC 40 après la publication de résultats du premier trimestre 2009 supérieurs aux attentes. Le dynamisme des marchés de l'eau, de l'énergie et des transports a compensé l'atonie du secteur de la propreté et un effet de base très défavorable. Tirant un trait sur son passé d'abonné aux profits warning, le numéro un mondial des services à l'ENVIRONNEMENT a confirmé ses objectifs pour l'ensemble de 2009, tant en termes de cash flow qu'en termes de réductions de coûts.
Les chiffres macroéconomiques
La Banque Centrale Européenne a réduit son principal taux directeur de 25 points de base à 1%, un niveau qui n'a jamais été aussi bas, mais a également franchi un pas supplémentaire dans la mise en place de mesures de politique monétaire non conventionnelles. Elle a en effet l'intention d'acheter pour 60 milliards d'euros obligations sécurisées de la zone euro, c'est-à-dire des obligations garanties par des créances hypothécaires ou de collectivités.
Le déficit commercial de la France s'est creusé à 4,884 milliards d'euros en mars contre 4,124 milliards d'euros en février. Ce déficit est supérieur à celui attendu par les économistes interrogés Reuters qui visaient en moyenne un déficit de 3,9 milliards d'euros.
Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage se sont élevées à 601 000 lors de la semaine du 2 mai contre 635 000 (chiffre révisé de 631 000) la semaine précédente. Les analystes tablaient sur 635 000 inscriptions.
La productivité aux Etats-Unis est ressortie en hausse de 0,8% en première estimation au premier trimestre, après une baisse de 0,6% (chiffre révisé de - 0,4%) sur les trois derniers mois de 2008. Les analystes attendaient un chiffre de 0,6%.
Quant au coût unitaire du travail, il est ressorti en hausse de 3,3% au premier trimestre après une hausse de 5,7% au quatrième trimestre 2008. Les économistes attendaient en moyennent une hausse de 3,3% sur les trois premiers mois de l'année.
A la clôture, l'euro cote 1,3406 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.