La Bourse de Paris a bouclé jeudi sa huitième semaine de hausse consécutive, les investisseurs se concentrant sur les publications rassurantes parmi les entreprises et les indicateurs, à l'aube d'une nouvelle semaine-test.
Sur la semaine écoulée, qui a duré quatre jours, le CAC 40 a progressé de 1,84%, terminant à 3.159,85 points.
Ce rebond a permis de ramener les pertes du CAC 40 depuis le début de l'année à 1,81%, contre 8% il y a encore deux mois.
"Le marché fait le tri entre les bonnes et les mauvaises novelles pour garder essentiellement les bonnes", a commenté Wilfried Beau, gérants d'actions chez Meeschaert Gestion Privée, citant la contraction plus forte que prévu du PIB aux Etats-Unis au premier trimestre qui n'a pas entamé l'optimisme des investisseurs.
Le marché parisien a toutefois connu un début de semaine difficile, les investisseurs se montrant inquiets à cause de l'épidémie de grippe porcine.
Ces craintes ont pénalisé le secteur des transports et du tourisme, mais le marché dans son ensemble n'a pas cédé à la panique et a terminé stable lundi.
Le secteur financier, quant à lui, a bénéficié des propos de la Réserve fédérale américaine (Fed) vendredi qui voit le rythme de contraction de l'économie ralentir un peu.
Les investisseurs attendaient cependant la publication des tests de résistance des grandes banques américaines visant à évaluer leur solidité financière, prévu lundi.
Mardi, la Fed a notamment indiqué à Citigroup et Bank of America qu'elles avaient besoin de renforcer leurs capitaux, selon le Wall Street Journal.
"Le fait qu'on n'ait dévoilé (la situation) que de deux banques a permis de préparer le marché et de ne pas le surprendre. C'est une gestion médiatique très habile de la crise", a commenté Romain Boscher, stratégiste actions chez Groupama Asset Management.
Malgré des résultats d'entreprises mitigées aux Etats-Unis et en Europe, les investisseurs ont choisi de se positionner à nouveau sur des secteurs plus risquées comme l'automobile, la banque ou l'immobilier.
"C'est un rebond technique, pas une reprise", a tempéré M. Boscher, estimant que le marché, à force de prévoir le pire, "est facile à surprendre positivement".
"On diffuse la crise plus dans le temps, on arrive à étaler les problèmes, alors que les aspirations du marché boursier sont de voir tous les drames se produire de manière instantané", a-t-il développé.
La semaine prochaine aura une nouvelle fois valeur de test, avec sa série de publications d'entreprises, avec les résultats annuels d'Alstom (mardi) et ceux pour le premier trimestre d'Alcatel-Lucent (lundi), BNP Paribas, Total, Rhodia et Lafarge (mercredi).
Côté macroéconomique, la semaine sera marquée par la réunion de la Banque Centrale Européenne (BCE) jeudi 7 mai, alors son président Jean-Claude Trichet n'a pas exclu une nouvelle baisse "très mesurée" de son taux directeur.
Début avril, la BCE avait abaissé son principal taux directeur à 1,25%.