La Bourse de New York se maintenait à l'équilibre jeudi à la mi-séance, hésitante après des indicateurs économiques contradictoires, que contrebalançaient à peine les solides résultats de JPMorgan Chase: le Dow Jones perdait 0,03% mais le Nasdaq gagnait 0,91%.
A 16H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average abandonnait 2,23 points, à 8.027,39 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, progressait de 14,80 points à 1.641,60 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 avançait lui de 0,29% (2,50 points) à 854,56 points.
"Le marché est assez mitigé, ce qui est déjà porteur d'espoir après la hausse" de la veille, a jugé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
Mercredi, Wall Street avait progressé malgré les pressions sur les valeurs technologiques après les annonces du fabricant de puces électroniques Intel: le Dow Jones avait gagné 1,38%, le Nasdaq 0,07% et S&P 500 1,25%.
Les investisseurs réagissaient jeudi aux résultats trimestriels de la banque JPMorgan Chase (+0,92% à 32,86 dollars), qui comme ceux de sa concurrente Goldman Sachs lundi, ont dépassé les attentes du marché. Son bénéfice net atteint 2,14 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l'année.
Les performances de ces sociétés, alors que la saison des résultats ne fait que commencer, font naître "l'espoir que les analystes avaient exagéré les révisions à la baisse de leurs estimations", a noté Patrick O'Hare, du site d'analyse Briefing.com.
Cependant, "une importante progression des provisions liées à des prêts indique qu'il est prématuré de penser que l'économie est sortie d'affaire", a-t-il nuancé.
"La nouvelle était bonne, mais on s'attendait à ce qu'elle le soit", a observé M. Blicksliver.
Le secteur évoluait en ordre dispersé: Citigroup prenait 2,77%, Bank of America 0,57% et Goldman Sachs 0,79%, mais Wells Fargo lâchait 1,28%.
Les indicateurs économiques ont envoyé des signaux contradictoires: le nombre de nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis la semaine dernière, à 610.000, a chuté de manière inattendue. Autre nouvelle rassurante, l'indice d'activité industrielle de Philadelphie est remonté plus que prévu.
Mais après deux ans de crise de l'immobilier, les mises en chantier de logements et les permis de construire délivrés dans le pays se sont de nouveau effondrés en mars.
Selon M. O'Hare, les investisseurs "voient des raisons de croire que l'économie est en train de toucher le fond. Par extension, cela voudrait dire que le rythme des révisions à la baisse des estimations des résultats de sociétés devraient aussi ralentir".
"Il y a des signes d'une moindre peur des investisseurs", a approuvé Al Goldman, de Wachovia Securities.
Cependant, le patron de l'opérateur boursier NYSE Euronext, Duncan Niederauer, a estimé que les gros acteurs de marché et les investisseurs à long terme restaient pour l'instant à l'écart du rebond des Bourses.
Parmi les valeurs technologiques, l'action du site de ventes aux enchères sud-coréen GMarket bondissait de 19,68% à 23,78 dollars sur le Nasdaq. Son homologue américain eBay (+0,07% à 14,32 dollars) offre 24 dollars par actions pour en prendre le contrôle, ce qui valorise la société à 1,2 milliard. Le groupe internet Yahoo! (+1,86% à 14,27 dollars) a apporté sa participation de 10% à l'opération.
Pfizer perdait 1,08% à 13,71 dollars. Le groupe pharmaceutique et son rival britannique GlaxoSmithKline vont fusionner au sein d'une nouvelle entreprise leurs activités dans le domaine des traitements contre le sida.
La compagnie aérienne Southwest Airlines chutait de 10,99% à 6,80 dollars. Elle a annoncé une perte pour le troisième trimestre d'affilée.
Le titre Harley-Davidson bondissait de 9,69%, à 18,79 dollars. Le mythique constructeur de motos va éliminer 300 à 400 postes supplémentaires sur les deux prochaines années, ce qui portera entre 1.400 et 1.500 le nombre total d'emplois supprimés dans ses usines.
L'éditeur de jeux vidéos Activision Blizzard montait de 2,69%, à 10,29 dollars. Le groupe, contrôlé par le français Vivendi, a annoncé que ses résultats pour le premier trimestre seront meilleurs qu'il ne l'envisageait jusqu'ici.
L'entrée en bourse de l'éditeur de logiciels d'apprentissage de langues étrangères Rosetta Stone était salué par le marché: le titre affichait un gain de 42,22%, à 25,60 dollars.
Le marché obligataire baissait. Le rendement du bon à 10 ans montait à 2,805% contre 2,759% mercredi soir et celui à 30 ans à 3,697% contre 3,647% la veille.