Les marchés américains ont fini en hausse grâce à un rally de fin de séance. Celui-ci a été emmené par les valeurs financières qui étaient pourtant à la traîne en début de journée. Les perspectives floues d'Intel ont pesé sur le segment technologique. Par ailleurs, le livre Beige de la Fed a révélé un rythme de détérioration de l'économie moins marqué qu'auparavant dans plusieurs régions des Etats-Unis. L'indice Dow Jones a clôturé en hausse de 1,38% à 8029,62 points. Le nasdaq composite s'est adjugé 0,07% à 1626,80 points.
Intel (- 2,44% à 15,65 dollars) a affiché l'une des plus fortes baisses de l'indice Dow Jones, sanctionné pour ses perspectives floues. Son P-DG Paul Otellini estime que le marché du PC a atteint un plus bas au premier trimestre, mais se refuse à communiquer des prévisions officielles en raison de l'incertitude économique et d'une visibilité limitée. Une trop grande prudence qui n'est pas du goût des investisseurs. D'autant plus que le numéro un mondial des semi-conducteurs a réalisé des résultats bien supérieurs aux attentes au premier trimestre.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix à la consommation ont reculé de 0,1% en mars après une hausse de 0,4% en février. Les économistes tablaient sur une progression de 0,1%. Hors alimentation et énergie, ces prix ont augmenté de 0,2% après une hausse de 0,2% en février et un consensus de +0,1%. Sur un an, les prix à la consommation ressortent en baisse de 0,4% en mars après +0,2% en février et un consensus de -0,1%. Sur un an, hors alimentation et énergie, ils progressent de 1,8%, contre un consensus de 1,7% et une hausse de 1,8% en février.
L'indice manufacturier de la Fed s'est établi en avril à -14,65 après -38,23 en mars. Les économistes tablaient en moyenne sur -35.
La production industrielle s'est repliée de 1,5% au mois de mars comme en février. Mais les économistes tablaient en moyenne sur une baisse de 1%. Le taux d'utilisation des capacités de production s'est établi à 69,3% après 70,3% en février et un consensus de 69,6%. Il s'agit en mars du pourcentage le plus faible depuis que la série statistique a été créée en 1967. Sur un an, la production industrielle au premier trimestre aura reculé de 20%.
La semaine dernière, les stocks de brut ont augmenté de 5,6 millions de barils alors que les économistes tablaient sur une hausse de seulement 1,9 million de barils. En revanche, les stocks d'essence ont reculé de 900 000 barils contre un repli attendu de 400 000 barils. Enfin, les stocks de distillats ont accusé une baisse de 1,2 million de barils, contre un consensus de - 800 000 barils.
Les valeurs à suivre
ABBOT
Le laboratoire pharmaceutique américain Abbot Laboratories a fait état d'une hausse de ses résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Au premier trimestre 2009, le bénéfice net a bondi de 53% à 1,44 milliard de dollars, ou 92 cents par par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice net ressort à 73 cents par action, soit trois cents de mieux que ce que n'attendaient les analystes. Le chiffre d'affaires a reculé de 1% à 6,72 milliards de dollars.
AIG
AIG ne devrait pas respecter les objectifs de démantèlement selon le calendrier que l'assureur américain s'est imposé sur le front de sa filiale de produits financiers, selon les déclarations de Gerry Pasciucco, le dirigeant de cette même filiale. Le démantèlement de cette division était prévu à l'origine pour la fin de l'année. Cette division pourrait en outre subir de nouvelles pertes, a-t-il ajouté lors d'une interview accordée à l'agence Bloomberg.
EBAY
EBay a annoncé son intention d'introduire en Bourse au premier semestre 2010 son service de téléphonie Skype, dont les synergies avec le reste de la société ne sont pas suffisantes. « Nous pensons que laisser Skype opérer en tant que société indépendante et cotée en Bourse constitue la meilleure voie pour maximiser son potentiel. En outre, la scission de Skype permettra à eBay de concentrer entièrement sur ses principaux deux moteurs de croissance - l'e-commerce et les paiements en ligne - », a déclaré John Donahoe, P-DG d'eBay.
INTEL
Intel a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, mais n'a pas communiqué de prévisions officielles même si le groupe estime que le marché des PC a atteint un plus bas au premier trimestre. Sur cette période, le numéro un mondial des semi-conducteurs a enregistré une baisse de son bénéfice net de 55% à 647 millions de dollars, soit 11 cents par action. Il a ainsi dépassé le consensus Reuters de 8 cents. Le chiffre d'affaires a reculé de 26% à 7,1 milliards de dollars, ce qui est supérieur à la prévision moyenne des analystes de 6,98 milliards de dollars.
WAL-MART
Il y a "beaucoup de tensions" dans l'économie, a déclaré le directeur général de Wal-Mart Stores. "Ce n'est pas une récession en V où on rebondit et on fait des allers-retours", a estimé Mike Duke sur NBC. Le dirigeant du géant de la distribution ne croit d'ailleurs pas que la crise prendra fin rapidement.
YAHOO!
Yahoo! s'apprêterait à annoncer plusieurs centaines de nouvelles suppressions d'emplois, les premières depuis l'arrivée de Carol Bartz au poste de directrice générale en janvier, selon le New York Times. Selon des personnes proches du dossier, cette réduction d'effectifs pourrait être annoncée mardi prochain lors de la publication des résultats trimestriels du portail Internet. Il s'agirait de la troisième vague de suppressions de poste en un peu plus d'un an. Fin 2008, Yahoo! employait 13600 personnes.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.
inflation : Mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.