Les marchés actions européens se sont offert un après-midi de liberté. Ignorant, une fois n'est pas coutume, l'incertitude qui règne en début de séance à Wall Street, les investisseurs du Vieux Continent ont choisi d'acheter franchement des titres, de préférence les plus massacrés par la crise et cela, sans préférence sectorielle. Cette attitude optimiste pourrait s'expliquer par les résultats et perspectives honnêtes présentés par des sociétés aussi importantes que Danone, Roche ou Nokia. Le CAC 40 a clôturé en hausse de 1,76% à 3038,18 points. L'Eurotop 100 a progressé de 1,73% à 1716,56 pts.
A Zurich, Roche s'est adjugé 2,40% à 157,80 francs suisses après la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 7% à 11,6 milliards de francs. Les analystes interrogés par Bloomberg tablaient en moyenne sur 11,5 milliards de francs. En monnaies locales, les ventes ont grimpé de 8%, portées par les traitements vedettes du groupe bâlois contre le cancer, l'Avastin et le Rituxan. Roche présentera ses perspectives pour l'année en cours fin juillet à l'occasion de ses résultats semestriels. En attendant, les brokers ont salué des chiffres solides, preuve de la résilience du groupe à la crise.
A Paris en revanche, Dassault Systèmes a reculé de 1,71% à 29,38 euros après son deuxième avertissement en trois mois. L'éditeur de logiciels de conception et de fabrication assistée par ordinateur, qui a déjà lancé en janvier un profit warning sur ses résultats du quatrième trimestre, a annoncé ce matin que ses ventes sur les trois premiers mois de l'année seraient inférieures à ses objectifs. Résultat, le groupe s'apprêterait à abaisser ses prévisions de ventes 2009. Quant aux résultats, ils sont en ligne avec ses prévisions grâce à un contrôle des coûts qu'il compte approfondir.
Enfin, Veolia Environnement a gagné 10,31% à 18,995 euros, porté par le placement réussi d'un emprunt en deux tranches pour un montant global de deux milliards d'euros, la première à hauteur de 1,25 milliard d'euros à échéance du 24 avril 2014 et rémunérée à 5,25% et la seconde pour 750 millions d'euros à échéance du 24 avril 2019 et rémunérée à 6,75%. L'opération a été sur souscrite quatre fois. Pour les analystes, le groupe a clairement lancé cette opération pour rassurer le marché sur sa liquidité et éteindre ainsi les spéculations d'une éventuelle augmentation de capital.
Les chiffres macroéconomiques
Le taux d'inflation annuel de la zone euro a été de 0,6% en mars 2009, contre 1,2% en février, a indiqué Eurostat, l'Office statistique des Communautés européennes. Un an auparavant, il était de 3,6%. Le taux d'inflation mensuel a été de 0,4% en mars 2009.
La production industrielle a reculé de 2,3% dans la zone euro en février 2009 par rapport à janvier 2009, a indiqué Eurostat, l'Office statistique des Communautés européennes. En janvier, la production avait diminué de 2,4%. En février 2009 par rapport à février 2008, la production industrielle a baissé de 18,4% dans la zone euro.
Les inscriptions au chômage aux Etats-Unis sont tombées à 610 000 lors de la semaine du 11 avril alors que les économistes tablaient en moyenne sur un chiffre de 655 000. La semaine précédente, les inscriptions au chômage s'étaient élevées à 663 000 (chiffre révisé de 654 000).
Les mises en chantier ont connu une chute de 10,8% à 510 000 au mois de mars aux Etats-Unis, selon les chiffres publiés par le département du Commerce. Les analystes tablaient sur un chiffre de 540 000. En février, les mises en chantier s'étaient élevées à 572 000 (chiffre révisé de 583 000). Le nombre de permis de construire s'est contracté de 9% au mois de mars à 513 000 ; un plus bas historique. Le consensus ressortait à 550 000.
L'indice de la Réserve fédérale de Philadelphie est ressorti à - 24,4 au mois d'avril contre - 35 le mois précédent. Les analystes attendaient un chiffre de - 32 en avril.
Cet après-midi, l'euro cote 1,3176 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : Mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.