Wall Street devrait débuter la séance en ordre dispersé. Les valeurs industrielles pourraient bénéficier de la hausse bien supérieure aux attentes de l'indice d'activité manufacturière de la Fed de New York. La baisse des prix à la consommation en mars, la première sur le territoire américain depuis 1995, envoie cependant un signal contradictoire aux marchés. Par ailleurs, les valeurs technologiques vont pâtir des perspectives floues d'Intel. Enfin, les banques devraient toujours susciter l'intérêt. A 15h, les futures sur S&P500 reculaient de 2 points, ceux sur Nasdaq100 perdaient 10 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a fini en nette baisse. Les investisseurs ont été désagréablement surpris par le recul des ventes au détail après la hausse des deux derniers mois. Cette statistique a jeté une ombre sur les récentes données économiques supérieures aux attentes qui semblaient laisser entrevoir une amélioration de la situation économique. Les valeurs financières ont pesé sur la tendance alors que Goldman Sachs a annoncé un appel au marché en parallèle à la publication de résultats supérieurs aux attentes. Le Dow Jones a perdu 1,71% à 7920,18 points et le nasdaq composite 1,67% à 1625,72 points.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice manufacturier de la Fed s'est établi en avril à -14,65 après -38,23 en mars. Les économistes tablaient en moyenne sur -35.
Les prix à la consommation ont reculé de 0,1% en mars après une hausse de 0,4% en février. Les économistes tablaient sur une progression de 0,1%. Hors alimentation et énergie, ces prix ont augmenté de 0,2% après une hausse de 0,2% en février et un consensus de +0,1%. Sur un an, les prix à la consommation ressortent en baisse de 0,4% en mars après +0,2% en février et un consensus de -0,1%. Sur un an, hors alimentation et énergie, ils progressent de 1,8%, contre un consensus de 1,7% et une hausse de 1,8% en février.
La production industrielle du mois de mars sera publiée juste avant l'ouverture à 15h15 et les statistiques pétrolières hebdomadaires à 16h30. IL faudra ensuite patienter jusqu'à 20 heures pour prendre connaissance du livre beige de la Fed sur l'Etat de santé de l'économie américaine.
Les valeurs à suivre
ABBOT
Le laboratoire pharmaceutique américain Abbot Laboratories a fait état d'une hausse de ses résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Au premier trimestre 2009, le bénéfice net a bondi de 53% à 1,44 milliard de dollars, ou 92 cents par par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice net ressort à 73 cents par action, soit trois cents de mieux que ce que n'attendaient les analystes. Le chiffre d'affaires a reculé de 1% à 6,72 milliards de dollars.
AIG
AIG ne devrait pas respecter les objectifs de démantèlement selon le calendrier que l'assureur américain s'est imposé sur le front de sa filiale de produits financiers, selon les déclarations de Gerry Pasciucco, le dirigeant de cette même filiale. Le démantèlement de cette division était prévu à l'origine pour la fin de l'année. Cette division pourrait en outre subir de nouvelles pertes, a-t-il ajouté lors d'une interview accordée à l'agence Bloomberg.
EBAY
EBay a annoncé son intention d'introduire en Bourse au premier semestre 2010 son service de téléphonie Skype, dont les synergies avec le reste de la société ne sont pas suffisantes. « Nous pensons que laisser Skype opérer en tant que société indépendante et cotée en Bourse constitue la meilleure voie pour maximiser son potentiel. En outre, la scission de Skype permettra à eBay de concentrer entièrement sur ses principaux deux moteurs de croissance - l'e-commerce et les paiements en ligne - », a déclaré John Donahoe, P-DG d'eBay.
INTEL
Intel a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, mais n'a pas communiqué de prévisions officielles même si le groupe estime que le marché des PC a atteint un plus bas au premier trimestre. Sur cette période, le numéro un mondial des semi-conducteurs a enregistré une baisse de son bénéfice net de 55% à 647 millions de dollars, soit 11 cents par action. Il a ainsi dépassé le consensus Reuters de 8 cents. Le chiffre d'affaires a reculé de 26% à 7,1 milliards de dollars, ce qui est supérieur à la prévision moyenne des analystes de 6,98 milliards de dollars.
WAL-MART
Il y a "beaucoup de tensions" dans l'économie, a déclaré le directeur général de Wal-Mart Stores. "Ce n'est pas une récession en V où on rebondit et on fait des allers-retours", a estimé Mike Duke sur NBC. Le dirigeant du géant de la distribution ne croit d'ailleurs pas que la crise prendra fin rapidement.
YAHOO!
Yahoo! s'apprêterait à annoncer plusieurs centaines de nouvelles suppressions d'emplois, les premières depuis l'arrivée de Carol Bartz au poste de directrice générale en janvier, selon le New York Times. Selon des personnes proches du dossier, cette réduction d'effectifs pourrait être annoncée mardi prochain lors de la publication des résultats trimestriels du portail Internet. Il s'agirait de la troisième vague de suppressions de poste en un peu plus d'un an. Fin 2008, Yahoo! employait 13600 personnes.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.
inflation : Mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.