La Bourse de New York a terminé en forte baisse lundi, dans un marché déstabilisé par le durcissement de la Maison Blanche sur l'automobile et par un renouveau des interrogations sur les banques: le Dow Jones a perdu 3,27% et le Nasdaq 2,81%.
Le Dow Jones Industrial Average a lâché 254,16 points, à 7.522,02 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 43,40 points, à 1.501,80 points, selon des chiffres définitifs de clôture.
L'indice Standard & Poor's 500, à la composition plus représentative, a abandonné pour sa part 3,48% (28,41 points), à 787,53 points.
Ce plongeon a sérieusement entamé les gains enregistrés lors du vigoureux redressement des indices des trois précédentes semaines.
"La tourmente autour de General Motors a pris les investisseurs par surprise", a indiqué Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
Le président américain Barack Obama a recalé les plans de restructuration élaborés par General Motors (GM) et Chrysler et sommé les deux constructeurs automobiles de présenter des solutions "viables" dans des délais très courts, laissant ouvertement planer la menace d'un dépôt de bilan.
"Cela soulève toutes sortes de questions sur l'intervention directe de l'Etat. Si cela peut (ou pas) sauver la société et jusqu'où l'Etat fera intrusion dans le système de la libre entreprise. Cela va être un véritable test pour le récent rebond du marché", a estimé Al Goldman, de Wachovia Securities.
Le titre General Motors a plongé de 25,41%, à 2,70 dollars, le constructeur perdant au passage son PDG, Rick Wagoner, contraint de démissionner.
Ford, qui n'a pas demandé l'aide de l'Etat et tente de s'en sortir seul, a cédé de 2,82%, à 2,76 dollars. Chrysler, qui appartient au fonds d'investissement Cerberus, n'est pas coté.
Autre source d'inquiétude récurrente, les valeurs financières ont mené la baisse des indices, après une interview du secrétaire au Trésor Timothy Geithner laissant entendre que certaines banques pourraient avoir besoin d'une assistance supplémentaire.
Bank of America a chuté de 17,85% à 6,69 dollars, Citigroup de 11,83% à 2,31 dollars et JPMorgan Chase de 9,31% à 24,85 dollars.
L'assureur Lincoln National a chuté de 38,19% à 6,41 dollars, après avoir renoncé à une émission obligataire.
Les valeurs industrielles ont également été mises sous pression, comme le producteur d'aluminium Alcoa (-14,23% à 6,69 dollars) ou le fabricant d'engins de chantier Caterpillar (-9,29% à 27,53 dollars), tandis que les poids lourds de l'énergie ExxonMobil (-1,93%) et Chevron (-3,05%) ont reculé dans le sillage des prix du pétrole.
Ces lourdes pertes de Wall Street remettaient en question le rebond de 20% que ses trois indices principaux avaient observé en trois semaines, jusqu'à jeudi dernier. D'autant que les titres qui avaient le plus repris, comme le secteur bancaire, étaient les plus durement touchés.
Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon à 10 ans a reculé à 2,714% contre 2,761% vendredi soir et celui à 30 ans à 3,602%, contre 3,618% vendredi.