La Bourse de New York a fini en nette baisse mardi, pénalisée par des prises de bénéfices qui se sont intensifiées en toute fin de séance, au lendemain de sa plus forte progression en cinq mois: le Dow Jones a perdu 1,49% et le Nasdaq 2,47%.
Le Dow Jones Industrial Average a lâché 115,65 points à 7.660,21 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 38,37 points à 1.517,40 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui abandonné 2,03% (16,67 points) à 806,25 points.
Mais ces chiffres n'étaient pas définitifs et provoquaient des variations inhabituelles des indices plus d'une heure après la cloche. L'opérateur boursier Nasdaq a expliqué à l'AFP à 21H00 GMT ne pas être en mesure de fournir les chiffres de clôture en raison de problèmes techniques.
L'indice vedette de Wall Street, après une incursion dans le vert après la mi-séance, s'est enfoncé dans les toutes dernières minutes d'échanges.
"On a des prises des bénéfices, mais le sentiment général n'est pas mauvais", a jugé Owen Fitzpatrick, de la Deutsche Bank, pour qui le repli aurait pu être plus marqué vu la progression du marché la veille.
Lundi, le Dow Jones avait bondi de 6,84%, sa meilleure performance depuis fin octobre, accueillant avec enthousiasme les modalités du plan du Trésor américain pour soulager les banques de leurs actifs toxiques.
"Le marché est très calme, comme chaque fois au lendemain d'un fort mouvement cette année, en hausse ou en baisse", a observé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. Le volume d'échanges est resté modeste.
Le mouvement de prises de bénéfices a frappé logiquement les valeurs bancaires, qui s'étaient envolées la veille: Citigroup a cédé 3,51% à 3,02 dollars, JPMorgan Chase 8,70% à 26,35 dollars, Bank of America 7,05% à 7,25 dollars et Wells Fargo 10,27% à 15,55 dollars.
Le secteur technologique a été sous pression pour les mêmes raisons, notamment le fabricant de microprocesseurs Intel (-3,09% à 15,04 dollars) et l'éditeur de logiciels Microsoft (-2,24% à 17,92 dollars).
"Même si nous sommes encouragés par les mesures prises par la Fed (la Réserve fédérale américaine, ndlr), le plan du Trésor pour les banques et les premières bonnes nouvelles concernant l'immobilier et l'économie, il va falloir affronter la saison des résultats du premier trimestre, qui commence dans trois semaines", a estimé Frederic Dickson, de DA Davidson.
Faute d'indicateur économique et de nouvelle importante en provenance des entreprises, le marché a suivi l'audition du secrétaire au Trésor Timothy Geithner et du président de la Fed Ben Bernanke devant la commission des services financiers de la Chambre des représentants.
Au sujet du sauvetage de l'assureur AIG, ils ont plaidé en faveur d'une "réforme complète de la régulation", pour mieux contrôler les institutions présentant un risque pour l'ensemble du système financier.
Goldman Sachs n'a perdu que 1,18% à 110,61 dollars, après avoir évolué en hausse une partie de la séance. Selon le New York Times, la banque d'affaires pourrait rembourser les 10 milliards injectés à l'automne par le Trésor d'ici la fin avril, soit bien plus vite qu'aucune de ses homologues. Sa concurrente Morgan Stanley a même engrangé 3,15% à 25,20 dollars.
General Electric, en forte hausse dans l'après-midi, a fini parfaitement stable à 10,43 dollars. Les analystes de Deutsche Bank estiment que le conglomérat n'aura pas besoin de financements extérieurs.
Le groupe de loisirs Walt Disney a perdu 3,33% à 18,29 dollars. La banque d'affaires Goldman Sachs a abaissé sa recommandation sur le titre.
FedEx a lâché 2,18% à 43,57 dollars. Les analystes d'UBS ont réduit leur objectif de cours sur le titre du groupe de logistique, tout en maintenant leur recommandation à "neutre".
Le fabricant de produits de grande consommation Newell Rubbermaid a chuté de 8,83% à 6,61 dollars après avoir réduit drastiquement son dividende.
Le marché obligataire est monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,654% contre 2,660% lundi soir et celui à 30 ans à 3,606%, contre 3,693% la veille.