Les marchés actions européens évoluent désormais à proximité de l'équilibre alors que le secteur financier fait l'objet de prises de bénéfices après son envolée de ces derniers jours. Porté en début de séance par l'envolée de Wall Street hier, l'optimisme des principaux indices a été également tempéré par des statistiques économiques mitigées. A Paris, le secteur automobile est également en difficulté. A la mi-séance, le CAC 40 grappille 0,33% à 2 878,95 points tandis que l'Eurotop 100 s'accorde 0,31% à 1 598,91 points.
Josef Ackermann, le président du directoire de Deutsche Bank (- 0,86% à 30,43 euros) estime que l'établissement pourrait renouer avec les bénéfices dès 2009. "Je suis heureux de vous dire que nous avons bien commencé l'année 2009", a déclaré le dirigeant dans le rapport annuel du groupe. M. Ackermann a toutefois estimé que le secteur bancaire restait confronté à nombre de défis importants. Il a par ailleurs ajouté que Deutsche Bank n'a pas besoin de lever de nouveaux capitaux aujourd'hui.
Après le licenciement éclair de son PDG Thierry Morin hier en raison de "divergences stratégiques", Valeo (+2,37% à 11,64 euros) se retrouve à nouveau sous le feu des projecteurs. Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a en effet annoncé que l'Etat "s'opposera au versement du parachute doré" du dirigeant déchu. S'il n'est pas présent au conseil d'administration, l'Etat est présent au capital du groupe à hauteur de 8%, à travers la Caisse des dépôts et le fonds de modernisation des équipementiers.
Alstom (- 0,63% à 40,88 euros) a remporté un contrat d'une valeur d'environ 500 millions d'euros auprès de l'électricien allemand RWE Power AG pour la fourniture de deux chaudières destinées à la centrale d'Eemshaven, aux Pays-Bas. "Ces deux nouvelles chaudières au charbon permettront de fournir de l'électricité propre et fiable à plus de 3 millions de foyers et de réduire les émissions de CO2 d'environ 2,5 millions de tonnes par an par rapport aux générations précédentes", a indiqué le groupe d'énergie et de transport dans un communiqué.
Les chiffres macroéconomiques
La consommation des ménages français en produits manufacturés s'est contractée de 2% au mois de février selon les données publiées par l'Insee. Ce recul est supérieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur une chute de 0,8% seulement. En janvier, les dépenses avaient connu une hausse de 1,7%.
L'indicateur synthétique du climat des affaires en France est ressorti à 68 au mois de mars, à un niveau identique au mois de février, selon l'enquête mensuelle de conjoncture publiée par l'Insee. Il s'agit de son plus bas niveau depuis la création de cette statistique en 1976. Les analystes prévoyaient une nouvelle dégradation de ce chiffre avec des estimations à 67 en moyenne.
La contraction de l'activité dans la zone euro en mars s'est avérée moins importante que prévu, selon les indices des directeurs d'achat (PMI) dévoilés par Markit. Ils avaient touché un plus bas historique en février. D'après une estimation rapide, l'indice pour le secteur manufacturier a rebondi à 34 contre 33,5 en février et un consensus Reuters de 33,4. Il est ressorti à 40,1 dans les services après 39,2 en février et un consensus de 39. L'indice composite, qui intègre les deux secteurs, s'est élevé à 37,6 en mars, contre 36,2 en février et un consensus de 36.
L'euro cotait 1,3546 face au dollar américain à la mi-séance.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.