La Bourse de New York a fortement rebondi mardi, portée par l'envolée des valeurs financières après les commentaires de la banque Citigroup sur sa rentabilité: le Dow Jones a gagné 5,80% et le Nasdaq 7,07%.
Le Dow Jones Industrial Average a progressé de 379,44 points, à 6.926,49 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 89,64 points, à 1.358,28 points, selon les chiffres définitifs de clôture.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui pris 6,37% (43,07 points) à 719,60 points.
Après une chute de près d'environ 20% du Dow Jones sur les quatre dernières semaines, qui l'avait ramené au plus bas depuis 12 ans, "le marché devait rebondir", a jugé Art Hogan, de Jefferies.
L'indice phare de Wall Street a réalisé sa meilleure performance depuis la fin novembre, dans un volume d'échanges très fourni. Les 30 valeurs le composant ont fini dans le vert, menées par Citigroup (+38,10% à 1,45 dollar).
Dans un mémo interne, l'ex-numéro un mondial de la finance, qui avait enregistré en 2008 plus de 18 milliards de dollars de pertes et a été massivement renfloué par les pouvoirs publics américains, indique qu'il a été de nouveau bénéficiaire en janvier et février.
"Wall Street avait grand besoin d'une bonne nouvelle, et Citigroup en a fourni une", a relevé Joseph Hargett, de Schaeffer's Investment.
Dans son sillage, Bank of America s'est envolée de 27,73% à 4,79 dollars, JPMorgan Chase de 22,64% à 19,50 dollars et Morgan Stanley de 26,46% à 20,84 dollars.
Le conglomérat General Electric, qui dispose d'activités financières, s'est adjugé 19,70% à 8,87 dollars.
Les valeurs financières ont aussi profité d'un possible renforcement aux Etats-Unis des règles encadrant les ventes à découvert, qui consistent à spéculer sur la baisse d'un titre, et de spéculations sur un éventuel assouplissement des normes comptables.
Des commentaires en ce sens ont été faits par l'influent président démocrate de la Commission des services financiers de la Chambre des représentants américaine, Barney Frank.
Une telle initiative pourrait "réduire la volatilité des marchés", selon l'analyste Al Goldman, de Wachovia Securities.
Pour Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management, Citigroup a fourni "une excuse pour monter, parce que tout le monde avait envie d'un rebond, mais Bear Stearns disait aussi être rentable quelques jours avant d'être vendue pour quelques dollars" à JPMorgan Chase en mars 2008. "Le rebond va probablement finir aussi vite qu'il a commencé", a-t-il pronostiqué.
"La récession mondiale et les questions financières demeurent", a approuvé Art Hogan.
Peu avant l'ouverture, le président de la banque centrale américaine Ben Bernanke a qualifié la situation actuelle de "pire crise financière depuis les années 1930".
Conséquence de la baisse de l'activité, le groupe industriel United Technologies, dont les activités vont des ascenseurs (Otis) aux moteurs d'avions (Pratt & Whitney), va supprimer 11.600 postes dans le monde. Le titre a bondi de 8,60% à 40,79 dollars.
De son côté, la compagnie aérienne delta Air Lines (+12,54% à 4,71 dollars) va réduire de 10% ses capacités à l'international cette année, ce qui va la conduire à "revoir ses besoins en effectifs".
Les valeurs de l'énergie, qui pèsent lourd dans les indices, sont restées fermes malgré une baisse des cours du pétrole à New York. Le pétrolier ExxonMobil a pris 4,37% à 67,39 dollars.
Dow Chemical a pris 8,53% à 6,87 dollars. Le chimiste a annoncé lundi soir qu'il allait bien racheter son concurrent Rohm & Haas (+5,41% à 78,00 dollars), après plusieurs mois de litige.
Le marché obligataire a nettement baissé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,982% contre 2,886% lundi soir et celui à 30 ans à 3,707% contre 3,593% la veille.