La devise hongroise a plongé mercredi à un nouveau niveau record de 312,20 forints pour un euro sur le marché des changes en Hongrie après la publication d'une déclaration commune des Banques centrales et organes de surveillance des marchés financiers d'Europe de l'Est.
Lors des deux derniers jours le forint s'échangeait encore entre 306 et 308 HUF/EUR. En milieu de journée la devise hongroise s'est un peu ressaisie autour des 310 forints pour un euro.
Ce nouveau plongeon, le second en quinze jours, est lié à la circulation d'un premier communiqué conjoint mercredi matin, non signé par la Hongrie, des banques centrales de cinq pays de l'UE d'Europe qui s'inquiètent des récentes annonces publiques de risques pour les banques d'Europe occidentales ayant massivement investis dans les nouveaux pays membres de l'Est.
L'absence de la signature de la Hongrie sur ce document a affolé les investisseurs sur le marché des changes qui ont préféré mercredi se reporter sur le zloty polonais ou la couronne tchèque, deux devises qui se sont appréciées.
Mais en fin de matinée, l'organe de supervision du marché financier hongrois, le PSZAF, a affirmé qu'il avait bien signé le document en précisant dans un communiqué: "les autorités de supervision de la République tchèque, la Slovaquie, la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie expriment leurs inquiétudes sur les initiatives annoncées publiquement mettant en garde devant les risques pour les banques des anciens pays membres de l'UE en raison de leurs fortes expositions dans les pays d'Europe centrale et de l'Est".
Le PSZAF a ajouté que de "telles initiatives portent atteinte non seulement à la réputation des autorités de supervision, mais surtout aux systèmes financiers qu'elles contrôlent".
Et il a souligné que ce genres d'affirmations sont des "spéculations" qui ne tiennent pas compte des fondamentaux économiques dans les pays visés et "créent de faussent interprétations qui nuisent non seulement à la région mais à l'Europe entière".
Le communiqué des Banques centrales soulignait par ailleurs que "chaque Etat" de l'Europe centrale et orientale a "sa propre situation économique et financière et que ces pays ne constituent pas une région homogène" en insistant sur le fait qu'il faut distinguer entre pays membre de l'UE et pays non membre.
Enfin, les Banques centrales et organes de surveillance financière ont insisté sur le fait qu'elles "apportent leur soutien à une coopération étroite entre les autorités de régulation afin de développer une attitude coordonnée face à la crise financière actuelle".
La Hongrie est l'un des pays les plus gravement touchés par la crise économique mondiale et a obtenu dès octobre une bouée de sauvetage de 20 milliards d'euros de la part des instances financières internationales.
Son Premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsany n'a pas été suivi par des partenaires de l'UE lors du sommet de dimanche à Bruxelles lorsqu'il a proposé un plan de sauvetage de 190 milliards d'euros pour l'Europe de l'Est. L'UE se contentera d'aider les pays au cas par cas pour leur éviter de sombrer davantage dans la crise.