La Bourse de Paris a fini lundi avec une lourde chute lundi, le CAC 40 perdant 4,48% pour tomber à son plus bas niveau depuis le 13 mars 2003, dans un marché déprimé par l'état de santé du secteur financier.
L'indice vedette a lâché 121,02 points à 2.581,46 points, dans un volume d'échanges peu étoffé de 3,047 milliards d'euros. Il avait déjà fini en net recul vendredi, perdant 1,54%.
C'est la deuxième plus forte baisse du CAC 40 en 2009, après celle du 14 janvier (-4,56%). Il est retombé à son plus bas niveau depuis le 13 mars 2003 (2.554,71 points).
Londres a pour sa part cédé 5,33%, Francfort 3,48% et l'Eurostoxx 50.
"Les marchés restent très sensibles aux valeurs financières. C'est là où le bât blesse", constate Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
La place parisienne a dégringolé tout au long de la séance, ébranlée par l'annonce de l'augmentation de capital du géant bancaire mondial HSBC, puis par la publication par l'assureur américain AIG d'une perte abyssale de près de 100 milliards de dollars pour 2008.
Conséquence directe, la Bourse de New York a ouvert en forte baisse, enfonçant même le seuil des 7.000 points pour la première fois depuis octobre 1997.
Peu rassuré par le plan de soutien au secteur financier américain, le marché parisien a perdu 14,54% depuis l'annonce de ce plan le 10 février.
"Le marché attend d'être convaincu que le secteur financier américain sera soutenu et pas bradé", remarque le vendeur d'actions.
Les investisseurs ont eu à digérer en outre des nouvelles contrastées sur le front macroéconomique.
Les dépenses de consommation des ménages américains ont augmenté en janvier plus que prévu, après six mois consécutifs de baisse. Mais les dépenses pour la construction ont, elles, baissé en janvier pour le quatrième mois consécutif et l'activité dans l'industrie aux Etats-Unis a continué de se contracter en février.
Le marché parisien "très prudent et dépourvu d'acheteurs", selon M. Marçais, va devoir par ailleurs affronter une semaine riche en résultats d'entreprises. Sans compter la décision de la Banque centrale européenne (BCE) sur son taux directeur et les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis.
"On est toujours sur des phénomènes de décollecte (ventes massives de titres) de la part de fonds spéculatifs et cela risque de durer jusqu'à fin mars", prédit M. Marçais.
Les valeurs financières ont été lourdement sanctionnées.
Axa a perdu 3,63% à 7,07 euros, Natixis 12,73% à 0,96 euro, tombant pour la première fois de son histoire sous le seuil de 1 euro, Crédit Agricole 7,19% à 7,23 euros, BNP Paribas 9,31% à 23,57 euros, Dexia 4,70% à 1,60 euro, Société Générale 7,79% à 23,01 euros et HSBC Holdings 19,82% à 4,41 euros.
Touché par la baisse des prix du pétrole, Total a lâché 5,75% à 35,32 euros.
EDF (-9,45% à 27,99 euros) et GDF Suez (-8,07% à 23,25 euros), deux poids lours de la cote, ont chuté également.
Vivendi, qui a atteint ses objectifs 2008 et se dit "confiant" pour 2009, a, lui, résisté (-0,61% à 18,85 euros).