La Bourse de New York a fini une nouvelle fois sur un net repli jeudi, dans un marché qui n'a pas résisté à l'accumulation de mauvaises nouvelles économiques, ni tiré de raison d'espérer du plan de soutien aux banques: le Dow Jones a perdu 1,22% et le Nasdaq 2,38%.
Le Dow Jones Industrial Average a cédé 88,81 points à 7.182,08 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 33,96 points à 1.391,47 points, selon des chiffres définitifs de clôture.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé quant à lui de 1,58% (12,07 points) à 752,83 points.
"Il n'y avait pas tellement de raison de faire la fête" à l'ouverture, a rappelé Art Hogan, de Jefferies.
En matinée, les indices avaient affiché de nets gains malgré un tryptique d'indicateurs marquant une nouvelle aggravation de l'économie américaine.
Le nombre de nouveaux chômeurs inscrits aux Etats-Unis est monté au plus haut depuis 1982, la baisse des commandes de biens durables en janvier a largement excédé les prévisions des économistes, en chutant de 5,2%, et les ventes de logements neufs se sont effondrées en janvier.
Au final, seules 8 des 30 valeurs du Dow Jones ont terminé en hausse.
Par ailleurs, les doutes des investisseurs sur le plan de renflouement des banques ont grandi au cours de la séance.
"C'est la plus grosse ombre sur le marché. Bien que l'on commence à avoir des détails, le marché a besoin de plus", a souligné Art Hogan.
Après avoir préféré vendre mercredi, les investisseurs étaient arrivés avec de meilleures impressions jeudi matin, mais cela n'a pas duré.
L'administration américaine avait annoncé mercredi la mise en place de "tests" qui doivent déterminer les besoins de renflouement des banques en difficulté, sans dire ce qu'il va advenir des actifs toxiques qui empoisonnent leurs bilans.
De plus, le président Barack Obama envisage de dépenser 250 milliards de dollars supplémentaires pour sauver les banques, dans le cadre de son budget 2009. Un budget qui table sur un déficit colossal de 1.750 milliards.
Dans un premier temps, les valeurs bancaires avaient largement participé à la hausse du marché, avant de se tasser. JPMorgan Chase a tout de même engrangé 6,07% à 23,05 dollars et Bank of America 3,10% à 5,32 dollars. Mais Citigroup a perdu 2,38% à 2,46 dollars.
Le secteur dans son ensemble a accusé fin 2008 sa première perte trimestrielle depuis 1990, à plus de 26 milliards de dollars, selon des chiffres publiés jeudi par le régulateur FDIC.
"Même si le rapport n'a pas forcément apporté quelque chose de nouveau aux investisseurs, étant donné qu'il est largement admis qu'un nombre grandissant de banques et d'institutions financières son en difficulté, cela représente tout de même une mauvaise nouvelle supplémentaire", ont observé les analystes de Briefing.com.
Le constructeur automobile GM, qui a annoncé une perte nette de près de 31 milliards de dollars en 2008 selon des résultats préliminaires, a cédé 6,67% à 2,38 dollars. Mais l'action avait engrangé près de 30% sur les deux séances précédentes.
La hausse de 3,57% du fabricant d'ordinateurs IBM, qui a réitéré des prévisions au-delà de celle des analystes, et celle du groupe internet Yahoo! (+4,01%), qui va perdre son directeur financier, n'ont pas suffi pour soutenir l'ensemble des valeurs technologiques.
Le géant des logiciels Microsoft a perdu 3,18% à 16,42 dollars et le fabricant Dell 1,79% à 8,21 dollars avant la publication de ses résultats.
Au sein du Dow Jones, les reculs de la chaîne de restauration rapide McDonald's (-2,96%) et du laboratoire pharmaceutique Merck (-6,70%) ont pesé lourd.
Le fabricant américain de produits d'hygiène et de beauté Colgate-Palmolive a quant à lui progressé de 0,82% après avoir relevé de 10% son dividende.
Le marché obligataire a baissé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est remonté à 2,978% contre 2,945% mercredi soir et celui à 30 ans à 3,646% contre 3,601% la veille.