Les futures sur indices laissaient présager une ouverture en hausse des marchés américains, à l'instar des places européennes. Les statistiques médiocres concernant les commandes de biens durables et les inscriptions hebdomadaires au chômage ne semblent pas avoir entamé l'enthousiasme des investisseurs. Ces derniers retrouvent confiance avec la volonté affichée des gouvernements américain et britannique de préserver le système financier. Peu avant l'ouverture, les futures sur les indices S&P 500 et Nasdaq-100 reculaient de 11,25 pts à 772,75 points et de 13,25 points à 1 167,25 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a fini en baisse après avoir pourtant sortie la tête hors de l'eau à moins d'une heure de la fin de la séance. Le secteur bancaire n'a pas conservé les gains enregistrés à la suite de l'annonce du Trésor selon laquelle les plus gros établissements pourraient obtenir des fonds supplémentaires en provenance du plan de soutien de 700 milliards de dollars en échange d'actions préférentielles. On notera la forte hausse des cours du brut après la publication des stocks. Le Dow Jones a clôturé en repli de 1,09% à 7270,89 points. Le Nasdaq Composite a cédé de 1,14% à 1425,43 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les inscriptions au chômage ont atteint 667 000 aux Etats-Unis durant la semaine du 21 février, alors que les analystes attendaient un chiffre de 620 000. La semaine précédente, les inscriptions au chômage s'étaient élevées à 631 000. Ce chiffre a atteint la semaine dernière un plus haut inédit depuis le mois d'octobre 1982.
Les commandes de biens durables ont chuté de 5,2% au mois de janvier alors que le marché attendait une baisse de 2,5% seulement. Au mois de décembre, elles avaient reculé de 4,6% (chiffre révisé de 3%). Les commandes de biens durables, hors transport, ont baissé de 2,5%, à comparer avec un consensus de -2,2%.
Les chiffres des ventes de maisons neuves pour le mois de janvier seront dévoilés à 16 heures.
Les valeurs à suivre
AIG
Les discussions entre American International Group et le gouvernement américain pourraient déboucher sur une restructuration «radicale» qui verrait l'assureur scindé en trois parties distinctes, selon les informations du Financial Times. Cette restructuration, décrite comme un «démantèlement sous contrôle» par les sources du quotidien, vise à assurer la pérennité des activités du groupe. Elle pourrait signifier la fin du groupe sous sa forme actuelle d'assureur indépendant.
CITIGROUP
Citigroup serait prêt à signer un accord avec le gouvernement américain en vue d'une importante prise de participation de l'Etat fédéral au capital de la banque, selon les informations du Wall Street Journal. Cette montée au capital pourrait atteindre jusqu'à 40%, et pourrait être annoncée dès aujourd'hui, précise le quotidien. Mais cette opération pourrait apporter de nouveaux problèmes à la banque américaine.
GENERAL MOTORS
General Motors a enregistré une perte nette de 30,9 milliards de dollars en 2008, après une perte de 38,7 milliards de dollars en 2007. Au quatrième trimestre, le constructeur automobile a publié une perte nette de 15,71 dollar par action, contre 722 millions de dollars ou 1,28 dollar par action un an plus tôt. Sur la même période, le chiffre d'affaires a chuté de 39% à 30,8 milliards de dollars, contre 46,8 milliards, plombé par la baisse de la consommation liée à la crise du crédit. Sur l'ensemble de l'année, la perte par action a atteint 53,32 dollars.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Commandes de biens durables : cette statistique mesure la valeur des commandes de biens adressés aux entreprises du secteur manufacturier dont la durée de vie est supérieure à trois ans (voitures, ordinateurs, avions...). Elle est réputée comme un bon indicateur de l'activité future dans le secteur manufacturier. Les commandes de biens durables, hors défense et aéronautique, sont considérées comme un bon guide des investissements des entreprises. On notera cependant le caractère volatil de cette statistique.