
La Bourse de New York a fini en nette baisse mercredi, à l'issue d'une séance volatile dominée par les inquiétudes qui continuent d'entourer le secteur financier: le Dow Jones a perdu 1,09% et le Nasdaq 1,14%.
Le Dow Jones Industrial Average a lâché 80,05 points, à 7.270,89 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 16,40 points, à 1.425,43 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné quant à lui 1,07% (8,24 points) à 764,90 points, dans un volume d'échanges relativement étoffé.
En nette baisse l'essentiel de la séance, les indices de Wall Street sont brièvement remontés dans le vert en fin de séance, avant de replonger dans les toutes dernières minutes.
"Le marché réagit à ce qui se passe dans le secteur financier", a expliqué Owen Fitzpatrick, de la Deutsche Bank.
"Les investisseurs étaient effrayés en matinée, mais quand (le président de la banque centrale américaine Ben) Bernanke a apaisé les craintes de nationalisations, les acheteurs ont fait leur retour", a expliqué Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
M. Bernanke, qui s'exprimait devant le Congrès, a affirmé qu'il ne croyait pas à une nationalisation, se disant persuadé que leurs problèmes pouvaient être résolus grâce aux mesures existantes.
De son côté, le Trésor a annoncé une nouvelle stratégie de renflouement des banques en difficulté: apporter les capitaux pour compenser leurs pertes pendant les deux années à venir, ce qui "écarte l'idée d'une nationalisation de grande échelle", a souligné Elsa Dargent, économiste de Natixis.
Après avoir évolué en dents de scie, Citigroup a fini en baisse de 3,08% à 2,52 dollars, mais Bank of America en hausse de 9,09% à 5,16 dollars.
Mais malgré les interventions des autorités, "le marché se rend compte que les banques vont devoir encore réduire leurs dividendes", a relevé M. Fitzpatrick.
Les assureurs Allstate (-5,74% à 17,57 dollars) et Lincoln National (-14,03% à 11,21 dollars) ont tous deux annoncé des fortes réductions de leurs dividendes. Dans le secteur, Hartford Financial a chuté de 12,11% à 7,04 dollars et MetLife de 5,36% à 22,05 dollars.
Le président américain Barack Obama a reconnu que sauver les banques américaines risquait de coûter plus cher que prévu.
Dans son premier discours solennel devant le Congrès, jugé "ambitieux" par Al Goldman, de Wachovia Securities, mais "sans surprise" par M. Fitzpatrick, M. Obama a assuré que les Etats-Unis sortiraient plus forts de la crise.
En attendant, les indicateurs économiques restent désastreux: les ventes de logements anciens son reparties en baisse en janvier, à la surprise des analystes, signe d'une crise immobilière qui reste sans fin.
Le président a indiqué vouloir réduire les dépenses de la Défense, ce qui a pénalisé Boeing (-4,32% à 33,91 dollars), United Technologies (-3,44% à 41,52 dollars), Northrop Grumman (-4,85% à 40,99 dollars) et Lockheed Martin (-5,35% à 70,46 dollars).
Il a aussi assuré qu'il soutiendrait le secteur automobile. General Motors, qui annonce ses résultats du 4e trimestre jeudi, s'est adjugé 14,86% à 2,55 dollars, après un bond de 25% la veille. Ford a pris 0,50% à 2,01 dollars, alors que son directeur général et le président de son conseil d'administration ont accepté de voir leurs salaires réduits de 30% en 2009 et en 2010, selon la presse économique.
Le rehausseur de crédit Ambac a chuté de 9,90% à 91 cents, en raison de pertes bien supérieures aux attentes.
Motorola a cédé 3,89% à 3,71 dollars. L'équipementier télécoms, qui accumule les pertes, va céder une filiale spécialisée dans les technologies permettant de consulter des courriels sur téléphone.
Le marché obligataire a fortement reculé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,945% contre 2,799% mardi soir et celui à 30 ans à 3,601% contre 3,494% la veille.