La Bourse de Paris a terminé en recul mardi, le CAC 40 perdant 0,73%, enchaînant une septième séance consécutive de baisse, sur fond d'inquiétudes persistantes sur l'état de santé de l'économie mondiale.
L'indice vedette a lâché 19,82 points à 2.708,05 points, dans un volume d'échanges de 2,96 milliards d'euros. Il avait fini lundi au plus bas depuis le 1er avril 2003, cédant 0,82%.
Londres a cédé 0,89%, Francfort 1,03% et l'Eurostoxx 50 0,38%.
La place parisienne a évolué toute la journée dans le rouge, se rapprochant de l'équilibre en fin de séance, avec un bref passage dans le vert, entraînée par le rebond de Wall Street, qui était tombé lundi à son plus bas niveau depuis près de 12 ans.
"On vient d'enchaîner plusieurs séances de baisse. A un moment, le marché doit souffler", a commenté Bertrand Lamielle, directeur de la gestion actions chez B*Capital.
Les investisseurs peinent à retrouver de l'assurance, alors que les perspectives restent sombres, notamment aux Etats-Unis.
La confiance des consommateurs américains a touché en février un nouveau plus bas historique, à 25,0 points.
Cet indicateur "est tombé à un point bas, c'est un record", a observé M. Lamielle. "On ne l'attendait pas à ces niveaux. Cela montre que la dégradation se poursuit", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, les prix des logements américains ont enregistré en décembre une nouvelle baisse record, chutant de 18,5% sur un an, selon l'indice S&P/Case-Shiller.
Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke a affirmé mardi devant le Sénat qu'il entrevoyait la "perspective raisonnable" d'une fin de la récession de l'économie des Etats-Unis cette année, si les interventions publiques fonctionnent.
Mais selon lui, la Fed s'attend à ce "qu'un rétablissement de l'économie après la récession actuelle prenne probablement plus de deux ou trois ans".
En Europe, le tableau n'est guère plus rose. Le climat des affaires en Allemagne, mesuré par le baromètre de confiance Ifo, a reculé à 82,6 points en février alors que les analystes tablaient sur une stabilisation à 83 points, tandis que les commandes industrielles en zone euro ont baissé de 5,2% sur un mois en décembre, contre un repli attendu de 5%.
Les rumeurs de nationalisation des banques aux Etats-Unis, et en particulier de Citigroup, continuent aussi de peser sur le marché.
"Le fait qu'in fine, les banques soient mises sous la protection de l'Etat reste une bonne solution", a estimé M. Lamielle. "Mais on pouvait penser qu'avec les plans de refinancement mis en place on pouvait éviter ce type de solution", a-t-il indiqué, jugeant que "cela montre que ce n'est pas suffisant".
"On reste dans un marché baissier qui va continuer à vivre des rallys (reprises techniques, ndlr) haussiers", a prédit M. Lamielle, précisant que l'on pouvait encore assister à "des rebonds relativement violents de l'indice".
Les valeurs financières ont fini en ordre dispersé. Axa a chuté de 5,57% à 7,65 euros, BNP Paribas a perdu 0,39% à 23,05 euros, mais Crédit Agricole a grimpé de 4,19% à 7,46 euros, et Société Générale de 3,39% à 23,76 euros.
EDF a laissé 0,30% à 31,80 euros. Le groupe a signé ce mardi, au cours du sommet franco-italien de Rome, un accord avec Enel portant sur la construction d'"au moins" 4 réacteurs nucléaires de troisième génération EPR en Italie.
Saint-Gobain a plongé de 9,07% à 19,36 euros, une nouvelle fois en queue d'indice, n'en finissant plus de payer sa prochaine augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros, annoncée vendredi. Il a entraîné dans sa chute son premier actionnaire, Wendel (-11,18% à 21,21 euros).
Vivendi (+2,87% à 18,98 euros) a surnagé grâce à sa victoire dans le litige l'opposant à son partenaire polonais Elektrim et aux résultats conformes aux attentes de sa filiale Maroc Telecom (4,74% à 14,80 euros).
Accor a pris 1,74% à 30,38 euros. Le conseil d'administration du groupe d'hôtellerie et de services a nommé mardi à sa présidence Gilles Pélisson, directeur général, alors que le président Serge Weinberg a démissionné.