Les marchés actions européens s'apprêtent à débuter cette séance en légère baisse dans le sillage de Wall Street et des places asiatiques. Dans ce contexte, la place parisienne pourrait faire preuve d'un peu plus de résistance. Les investisseurs réagiront aux résultats 2008 de Société Générale qui est la première banque française à dévoiler ses performances annuelles. Le groupe d'aéronautique Safran et la SSII Atos Origin ont également présenté leurs résultats annuels. Sur le plan des statistiques économiques, le marché s'intéressera aux chiffres de l'immobilier aux Etats-Unis.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une nouvelle grande bougie noire de 81 points, précédée d'un gap baissier. En terminologie japonaise, la multiplication de bougies noires a toutes les caractéristiques d'un marché contrôlé par les vendeurs. La rupture du support à 2954 points confirme la dégradation sensible de l'indice parisien. Le soutien à 2864 points a stoppé momentanément l'érosion du CAC 40. L'indice va tester dans un avenir proche (1 à 3 jours) le support majeur à 2780 points. Ce niveau constitue une puissante aire de fondation pour un rebond : il pourrait stopper le mouvement correctif engagé. Pour les heures à venir, le bureau d'études DayByDay maintient son opinion neutre sur le CAC 40.
Les valeurs à suivre
EULER HERMES
Euler Hermes a réalisé un résultat net 2008 de 83,6 millions d'euros, en baisse de 79,5%, et un résultat d'exploitation de 168,5 millions d'euros, en repli de 70,8%. « Cette évolution s'explique par la hausse du ratio combiné à 97,2% en 2008, en augmentation de 29,3 points par rapport à 2007 (67,9%) », a souligné le spécialiste de l'assurance-crédit. Le groupe a précisé que le taux de sinistralité et le ratio des coûts, les deux composantes du ratio combiné, ont connu des évolutions opposées en 2008.
SECHILIENNE-SIDEC
Séchilienne Sidec a publié un chiffre d'affaires 2008 de 304,5 millions d'euros, en progression de 32,5%. Le chiffre d'affaires du quatrième trimestre s'est élevé à 92,1 millions d'euros, en croissance de 46,9%. Le producteur indépendant d'énergie rappelle qu'il a mis en service plusieurs unités de production au cours du trimestre : 10 MW dans l'éolien et 1,1 MW dans le solaire. Au 31 décembre 2008, la puissance totale exploitée par les sociétés du groupe s'élève ainsi à 579,4 MW dont 529 MW thermiques, 42,5 MW éoliens et 7,9 MW photovoltaîques. La part du groupe est 384,4 MW.
SOCIETE GENERALE
Société Générale a publié un résultat net part du groupe 2008 de 2,01 milliards d'euros comme la banque l'avait annoncé. Le résultat brut d'exploitation a atteint 6,338 milliards d'euros, en repli 21,9% à données constantes. Le produit net bancaire du groupe a reculé de 3,9% à près de 21,9 milliards d'euros. Au quatrième trimestre, le résultat net part du groupe s'est élevé à 87 millions d'euros à comparer avec un consensus Reuters de 122 millions. Le résultat brut d'exploitation a été multiplié par 4,4 à 1,526 milliard, soit légèrement mieux que le consensus Reuters de 1,437 milliard.
SPIR COMMUNICATION
Spir Communication a réalisé un résultat net part du groupe 2008 de 10,5 millions d'euros, en chute de 64,8%, et un résultat opérationnel courant de 37,7 millions d'euros, en recul de 38,8%. « La nette dégradation de la conjoncture économique depuis le début du second semestre 2008 a pesé sur les performances du groupe », a expliqué le spécialiste de la communication locale. Ce dernier a également mis en avant la montée en puissance de l'activité Web, dont le chiffre d'affaires et la marge opérationnelle ont progressé "significativement".
Les chiffres macroéconomiques
Aujourd'hui, les statistiques économiques seront concentrées aux Etats-Unis. Les permis de construire, les mises en chantier et les prix à l'importation pour le mois de janvier seront publiés à 14h30. La production industrielle et le taux d'utilisation des capacités de production pour le même mois seront dévoilés 45 minutes plus tard. Enfin, les investisseurs prendront connaissance du compte rendu du comité de politique monétaire de la Fed du 28 janvier à 20 heures.
Ce matin, l'euro cote 1,22618 face au billet vert.
Hier à Paris
Très mauvais début de semaine pour les places européennes, qui ont terminé la séance largement dans le rouge pour la deuxième séance consécutive. Les valeurs financières ont été tout particulièrement pénalisées après la parution d'une note de Moody's, qui menace de baisser ses notes sur certains établissements présents en Europe de l'Est si la crise venait à s'aggraver. Le rebond inattendu de l'indice ZEW, qui mesure le moral des investisseurs allemands, est en revanche passé inaperçu. A la clôture, le CAC 50 reculait de 2,94% à 2 875,23 points et l'Eurofirst 80 perdait 3,33% à 2 696,73 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont plongé sur fond de craintes au sujet de l'ampleur et de la durée de la récession. Après le mauvais chiffre du PIB japonais de lundi, les investisseurs ont pris connaissance d'un indice manufacturier de l'Etat de New York a un plus bas historique. Les valeurs financières ont une nouvelle fois emmené la baisse. Les valeurs pétrolières étaient aussi mal orientées dans le sillage du brut. Le Dow Jones a fini à un cheveu de son plus bas de novembre 2008, en baisse de 3,79% à 7552,60 points. Le Nasdaq Composite a perdu 4,15% à 1470,66 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Tier 1 / Tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.
Ratio combiné : Le ratio combiné est une composante essentielle pour appréhender la performance des assureurs, puisqu'il mesure la rentabilité technique des activités d'assurance. Le ratio combiné s'obtient en calculant le rapport des prestations versées pour sinistres, des dotations et des frais généraux sur le chiffre d'affaires total. C'est donc le rapport entre les décaissements et les encaissements, uniquement au titre des opérations d'assurance. Si le ratio combiné dépasse 100 %, les dépenses sont supérieures aux recettes. L'assureur peut toutefois compenser ses pertes techniques par ses bénéfices financiers (produit de la gestion des capitaux disponibles entre le moment où sont encaissées les primes et celui où les éventuels sinistres sont indemnisés).
Indice ZEW : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.