Les futures sur indices pointent une nouvelle fois vers un recul des marchés européens à l'ouverture dans le sillage de l'Asie. Les résultats décevants publiés en Europe devraient alimenter les sentiments négatifs des investisseurs. Hier, déjà, les places européennes avaient terminé la séance en baisse après l'annonce d'un recul historique du PIB japonais au quatrième trimestre. Aujourd'hui, L'Oréal devrait être tout particulièrement surveillé à Paris après l'annonce d'une chute de plus de 26% de son résultat net en 2008.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une nouvelle bougie noire de 33 points, venant tester la solidité du support situé à 2954 points. En terminologie japonaise, ce chandelier dévoile que la pression vendeuse reste bien présente sur le marché. La clôture proche des plus bas de la séance confirme également la faiblesse intrinsèque de l'indice parisien. La configuration technique du CAC 40 reste donc fragile : les prix demeurent toujours inscrits dans un processus de consolidation et aucun signe positif n'apparaît à l'approche du support à 2954 points. C'est pourquoi, pour les heures de cotation à venir, le bureau d'études DayByDay maintient son opinion neutre sur le CAC 40 et surveillera la réaction sur 2954 points.
Les valeurs à suivre
AIR LIQUIDE
A contre-courant du marché, Air Liquide a bondi de 7,24% à 64,55 euros hier, soutenu par des résultats annuels conformes aux attentes et des perspectives jugées solides. Le spécialiste des gaz industriels ressent les effets de la crise via la chute de l'activité de ses clients (automobile, chimie, acier) mais sa forte exposition à des secteurs résistants (raffinage, santé) lui procure un flux de revenus largement suffisant pour patienter sans douleur jusqu'à la reprise.
EDF
Après avoir chuté de 16% la semaine dernière en raison de résultats annuels et de perspectives décevantes, le titre de l'électricien a reculé de 3,64% à 31,26 euros hier pour évoluer sous son cours d'introduction de 32 euros de la fin 2005. En matinée, le titre a atteint un nouveau plus bas historique de 30,44 euros, soit deux tiers de moins qu'à l'automne 2007 lorsque, porté par la flambée des prix de l'énergie, le titre tutoyait les 90 euros.
L'OREAL
A données comparables, c'est-à-dire à structure et taux de change identiques, l'augmentation du chiffre d'affaires de L'Oréal est ressortie à +3,1%. L'effet net de changement de structure, du fait principalement des acquisitions de YSL Beauté et, aux Etats-Unis de PureOlogy, Beauty Alliance, Maly's West, Columbia Beauty Supply, CollaGenex Pharmaceuticals, s'est élevée à +3,5%, a précisé le groupe de cosmétiques. Les effets monétaires ont eu un impact négatif de -3,8%. La croissance à taux de change constants est ressortie à +6,6%.
PARIS RE
Paris Re a présenté ses renouvellements de janvier, qui «produisent des effets variés, avec des hausses de taux de primes, principalement dans les branches ayant fait l'objet de sinistres en 2008», écrit le réassureur. «Nous constatons en particulier des améliorations sensibles de taux pour les programmes impactés par plusieurs sinistres. Les programmes sans sinistres ont été renouvelés avec des hausses modérées ou sont restés stables», écrit le groupe dans un communiqué.
Les chiffres macroéconomiques
11h00
Indice ZEW du sentiment économique pour le mois de février / ALLEMAGNE
11h00
Balance commerciale pour le mois de décembre / ZONE EURO
14h30
Indice manufacturier de l'Etat de New-York pour le mois de février / ETATS-UNIS
Hier à Paris
Les marchés européens ont fini dans le rouge dans des volumes anémiques. Les investisseurs américains étaient absents en raison de la fermeture de Wall Street. Les indices ont souffert de l'annonce d'un recul de 3,3% du PIB japonais au quatrième trimestre et des craintes concernant la situation financière de l'assureur Legal & General. A Paris, les investisseurs ont apprécié les perspectives solides du spécialiste des gaz industriels Air Liquide et ont continué de sanctionner EDF. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 1,19% à 2962,22 points. Le FTSE Eurofirst 80 a cédé 1,57% à 2789,60 points.
Vendredi à Wall Street
Les marchés actions américains ont fini en baisse vendredi, avant un week-end de trois jours. La semaine dernière, le plan de soutien au secteur financier du gouvernement américain n'a pas convaincu les marchés. Les opérateurs attendent davantage de détails concernant les mesures dévoilées mardi par le secrétaire au Trésor Timothy Geithner. Les valeurs financières ont reculé une nouvelle fois vendredi. L'indice Dow Jones a clôturé en baisse de 1,04% à 7850,41 points et a perdu 5,2% sur la semaine. Le Nasdaq Composite a cédé, respectivement, 0,48% et 3,6% à 1534,36 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.