Les marchés européens s'apprêtent à rebondir, encouragés par le redressement de Wall Street en fin de séance et la tendance positive des places asiatiques. L'espoir renaît que les mesures de relance prises par les gouvernements de part le monde finiront par faire redémarrer l'économie. Le marché parisien est touché depuis hier soir par une nouvelle vague de résultats : Air France-KLM, Lagardère, Michelin, Pernod Ricard, Valeo... Sur le plan économique, les investisseurs attendent l'indice de confiance des consommateurs américains pour février.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une nouvelle bougie noire de 79 points, poursuivant le mouvement de consolidation entamée depuis la résistance située à 3146 points. En terminologie japonaise, ce chandelier dévoile une faiblesse intrinsèque toujours présente sur le CAC 40 et ne montre aucun signe de reprise. Le rebond observé mercredi n'était qu'une pause technique après le grand chandelier noir de mardi. La configuration technique de l'indice reste fragile, et les prix sont toujours inscrits dans un processus de consolidation. C'est pourquoi, pour les heures de cotation à venir, le bureau d'études DayByDay maintient son opinion neutre sur le CAC 40.
Les valeurs à suivre
IMERYS
Imerys a réalisé en 2008 un résultat net part du groupe en repli de 43,2% à 161,3 millions d'euros en raison de près de 106 millions de charges exceptionnelles. Le résultat net courant accuse une baisse de 15,7% à 267,1 millions d'euros ou 4,25 euros par action. Le résultat opérationnel courant a diminué de 15,7% à 403,4 millions d'euros avec une chute de 35,5% au dernier trimestre. Le chiffre d'affaires a progressé de 1,4% à 3,449 milliards d'euros en dépit du recul de 7,1% au quatrième trimestre. Le groupe propose de verser un dividende 2008 réduit un euro, contre 1,90 euro en 2007.
LAGARDERE
Lagardère SCA a réalisé en 2008 un chiffre d'affaires à 8,214 milliards d'euros, en baisse de 4,3% en données brutes mais en hausse de 3,1% à données comparables. Comme attendu, "la croissance des ventes sur le dernier trimestre 2008 est nettement inférieure à la performance constatée sur les neuf premiers mois de l'année, en croissance de + 4,1 % à données comparables, du fait d'un ENVIRONNEMENT économique dégradé et d'un effet de base difficile", a déclaré le groupe de médias. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un chiffre d'affaires de 8,276 milliards.
MICHELIN
Michelin a publié un résultat net 2008 de 357 millions d'euros, en baisse de 53,8%, et un résultat opérationnel avant produits et charges non récurrents de 920 millions d'euros, en recul de 44,1%. La marge opérationnelle atteint ainsi 5,6%, en baisse de 4,2 points. Les analystes interrogés par Reuters visaient en moyenne un résultat net de 512,2 millions d'euros et un résultat opérationnel de 1,062 milliard d'euros. Le chiffre d'affaires a atteint 16,408 milliards d'euros, en baisse de 2,7%. A taux de change et périmètre constants, il a progressé de 1,1%.
SOPRA GROUP
Sopra Group a enregistré un chiffre d'affaires de 1,129 milliard d'euros pour l'année 2008. La croissance totale a atteint +12,8% et la croissance organique +10,5%. Le résultat opérationnel courant s'établit à 102,3 millions d'euros, en progression de +12,7%, soit une marge opérationnelle courante de 9,1%. Le taux de marge est identique à celui de l'année précédente ce qui, "compte tenu du contexte économique de fin d'année, constitue une excellente performance", selon Sopra.
Les chiffres macroéconomiques
Au quatrième trimestre, le PIB français a reculé de 1,2% et celui de l'Allemagne de 2,1%. L'évolution du PIB de la zone euro au quatrième trimestre sera dévoilée à 11 heures.
Aux Etats-Unis, l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan pour le mois de février sera publié à 16 heures.
Ce matin, l'euro cote 1,2888 face au dollar.
Hier à Paris
Les marchés européens ont, sans surprise, terminé dans le rouge après une journée définitivement orientée à la baisse. Sur fond de résultats d'entreprises médiocres et d'indicateurs économiques décevants, l'Europe a accentué son repli dans l'après-midi dans le sillage de Wall Street. Malgré un léger revirement à la hausse en toute fin de séance, les principaux indices ont terminé en berne. Ainsi, seules deux valeurs du CAC 40 ont réussi à finir la journée dans le vert. A la clôture, l'indice phare parisien cédait 2,09% à 2 964,34 points et l'Eurofirst 80 perdait 2,23% à 2 815,45 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a fini en légère hausse, sauvé par une information de Reuters selon laquelle le gouvernement apporterait une aide au remboursement des prêts immobiliers. La stabilisation du marché immobilier - le « ground zero » de la crise actuelle - est considérée comme une étape essentielle du redressement économique. La séance avait débuté dans le rouge, les investisseurs doutant de la capacité du gouvernement à relancer l'économie Le Dow Jones s'est effrité de 0,09% à 7932,76 points, tandis que le Nasdaq Composite a gagné 0,73% à 1541,71 points et le S&P 500 0,17% à 832,19 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.