La Bourse de New York réduisait ses pertes jeudi à la mi-journée, dans un marché qui peinait à trouver un équilibre, face au scepticisme entourant les mesures impulsées par l'administration Obama pour lutter contre la crise: le Dow Jones perdait 1,64% et le Nasdaq 0,46%.
Vers 17H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average cédait 130,30 points, à 7.809,23 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 6,98 points, à 1.523,52 points, dans un volume d'échanges peu étoffé.
"Le marché est ouvertement inquiet sur à peu près tous les aspects de la crise et de ses solutions", a résumé John Wilson, de Morgan Keegan.
Mercredi, Wall Street avait esquissé un modeste rebond, soutenue en fin de séance par l'accord trouvé au Congrès sur un plan de relance de l'activité aux Etats-Unis. Le Dow Jones avait gagné 0,64% et le Nasdaq 0,38%.
Jeudi, l'indice vedette est temporairement tombé jusqu'à 7.723 points en séance, soit moins de 200 points au-dessus de son plancher du 20 novembre.
Les conséquences de la présentation mardi du Plan de stabilisation financière du secrétaire au Trésor Tim Geithner, accueillie par un plongeon de Wall Street, contiuaient de se faire ressentir, alors que le marché espérait des solutions concrètes au vu des intentions affichées par le gouvernement.
Les investisseurs critiquent le flou du plan sur les mesures destinées à permettre aux banques de faire disparaître de leurs bilans leurs actifs invendables, mais aussi l'absence de mesures concrètes pour faire redémarrer le marché de l'immobilier.
La perspective d'un vote d'ici la fin de la semaine, dans les deux chambres du Congrès américain, d'un plan de relance de l'économie de 789 milliards de dollars ne suffisait pas pour redonner le moral aux investisseurs.
"Le plan de relance n'apparaît pas aussi stimulant que comme il avait été présenté. Il y a eu de l'enthousiasme sur ce plan, mais l'enthousiasme a disparu", a constaté Art Hogan, de Jefferies.
Wall Street ignorait aussi la hausse surprise des ventes de détail en janvier, qui ont augmenté de 1% par rapport à décembre, après six mois de baisse. En revanche, le très haut niveau du nombre de nouveaux chômeurs la semaine dernière, qui, avec 623.000 dollars, au-dessus les prévisions, continuait d'inquiéter les investisseurs.
L'ambiance morose pesait sur l'ensemble du marché.
Toutes les valeurs du Dow Jones étaient en baisse à l'exception de Coca-Cola (+6,59% à 43,99 dollars), qui a dépassé les attentes avec un bénéfice net de 5,8 milliards de dollars en 2008.
Le constructeur automobile General Motors (-4,38% à 2,62 dollars) a ouvert un nouveau guichet départ pour ses ouvriers américains.
Autres valeurs vedettes en difficulté, les bancaires étaient une nouvelle fois prises pour cible: Bank of America cédait 6,43%, Citigroup 3,05% et JPMorgan Chase 5,52%.
Le fabricant d'aluminium Alcoa, qui étudie de possibles coopérations avec son concurrent chinois Chinalco, baissait de 1,95%, et le groupe gazier canadien EnCana de 2,34% à 42,09 dollars malgré une progression de 50% de son bénéfice net en 2008. Le groupe de médias Viacom, dont le résultat a chuté de 32%, montait de 2,41% à 17,44 dollars.
De son côté, l'éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard était sanctionné (-2,21% à 9,28 dollars) bien qu'il ait dépassé les attentes au 3e trimestre.
Les valeurs technologiques résistaient toutefois, soutenu par la hausse du groupe informatique Apple (+1,76%).
Le marché obligataire baissait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans remontait à 2,782% contre 2,762% mercredi soir, et celui à 30 ans à 3,478% contre 3,452% la veille.