La Bourse de Paris a fini sur une chute mardi, le CAC 40 lâchant 3,64%, plombé par les valeurs bancaires, après l'annonce de plusieurs mesures du plan américain de soutien au système financier.
L'indice vedette a perdu 114,12 points à 3.020,75 points, dans un volume d'échanges peu étoffé de 2,617 milliards d'euros. Il avait repris 10,02% entre son point bas de l'année, le 23 janvier, et la clôture de lundi.
Londres a cédé 2,19%, Francfort 3,46% et l'Eurostoxx 50 3,44%.
La place parisienne, qui avait ouvert en berne, s'est maintenue en nette baisse toute une partie de la journée, avant de s'enfoncer une vingtaine de minutes avant la clôture, au moment de l'annonce des mesures du plan américain de soutien au système financier.
Le secrétaire au Trésor, Tim Geithner, a présenté un plan en trois points dont l'ambition est de "relancer le crédit", de "nettoyer et renforcer les banques" et de "fournir une aide vitale pour les propriétaires immobiliers et les petites entreprises".
Il prévoit notamment la création d'une structure à capitaux mixtes public-privé, dotée dans un premier temps de 500 milliards de dollars, pour reprendre les actifs douteux qui plombent les bilans des banques.
M. Geithner a aussi annoncé un nouveau tour de renflouement public des banques américaines qui en auront besoin et la création d'une société de fiducie pour regrouper les investissements effectués par l'Etat dans ce cadre.
On assiste à "une chute dans le vide", a commenté Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
"Le marché est impatient et nerveux", a-t-il observé, ajoutant que M. Geithner avait indiqué que les mesures allaient mettre du temps à produire des effets.
"Cela a eu un effet dissuasif", a relevé le vendeur d'actions, soulignant par ailleurs que les volumes étaient "faméliques".
Les investisseurs sont aussi fébriles dans l'attente de l'issue des discussions parlementaires sur le plan américain de relance économique. Actuellement examiné au Sénat, il devra encore faire l'objet d'un compromis avec le texte adopté par la Chambre des représentants.
Ils attendent également la première salve de résultats annuels en France, où dix groupes du CAC 40 publieront leurs chiffres d'ici vendredi. Parmi eux figurent Total, EDF et Sanofi-Aventis, poids lourds de l'indice, ainsi que PSA, Renault, Michelin, Danone, Pernod-Ricard, Capgemini et ArcelorMittal.
Toutes les valeurs du CAC 40 ont terminé dans le rouge.
En première ligne, les bancaires ont accusé le coup. BNP Paribas a perdu 3,47% à 28,40 euros, Crédit Agricole 5,21% à 8,91 euros et Société Générale 6,67% à 27,90 euros.
EADS (-7,62% à 13,28 euros) a souffert après un article du Figaro assurant que le futur avion de transport militaire A400M d'Airbus ne serait pas livré avant "fin 2012", entraînant un surcoût du programme d'environ 5 milliards d'euros.
Peugeot (-5,33% à 14,38 euros) et Renault (-6,62% à 16,64 euros) ont effacé une partie de leurs gains de la veille, alors que le gouvernement français a annoncé 6 milliards de prêts à taux préférentiels pour les deux constructeurs, en contrepartie d'engagements sur le maintien de la production en France.
Même les valeurs défensives, moins sensibles aux fluctuations de la Bourse, ont fini dans le rouge: France Télécom a lâché 1,47% à 18,13 euros, Sanofi-Aventis 1,63% à 43,95 euros et GDF Suez 1,82% à 29,08 euros.