(AOF / Funds) - Les retombées de la crise mondiale n'épargneront pas les économies asiatiques en 2009. Les plus ouvertes sur l'extérieur, Taiwan, le Vietnam, et la Malaisie, mais surtout Singapour et Hong Kong, déjà entrées en récession, seront les premières touchées. L'Inde, moins ouverte que ses voisins, devra faire face à des problèmes de liquidité et à des conditions d'accès au crédit restreintes pour les entreprises. Si le ralentissement est net, les perspectives de croissance sont néanmoins d'environ 5,5 % en 2009/2010 (contre 7 % en 2008/9). Les banques coréennes souffrent également d'une liquidité peu confortable et d'un Won affaibli malgré les interventions des autorités.
La Chine ne fera pas exception. Multipliées par 5,7 depuis son entrée à l'OMC en 2000, les exportations connaissent un net recul. Sous l'effet d'un secteur immobilier en crise, de la chute de la bourse chinoise (-62% depuis le 1er janvier 2008), et des nombreuses faillites d'entreprises, la confiance des ménages est à la baisse, et il est donc peu probable que la consommation privée prenne le relais. « Il faut cependant s'attendre à une vraie résistance de l'économie chinoise, en raison des moyens dont disposent les autorités chinoises et de la priorité absolue donnée à la stabilité sociale, et donc à la création d'emplois, » expliquent les économistes du Crédit Agricole. La croissance du PIB devrait ainsi passer de 13 % en 2007, et probablement 9,3 % en 2008, à 6,5 % en 2009.
Les autorités nationales ont réagi énergiquement à la détérioration de la conjoncture internationale. La plupart ont ainsi mis en place des mesures d'assouplissement de la politique monétaire et des plans de relance budgétaires parfois massifs afin de soutenir la demande interne. L'activité des pays asiatique sera cependant fortement affectée par la contraction de la demande des pays développés. « Au total, la croissance en Asie (hors Japon) devrait ralentir à 4,7 % en 2009 après avoir atteint 7,3 % en 2008, avec un rebond (à 6,4 %) possible en 2010 sous réserve d'une reprise de la demande mondiale, » estiment les économistes du Crédit Agricole.