La Bourse de New York était en nette baisse vendredi à la mi-journée, après la publication de nouveaux indicateurs attestant de la gravité de la crise, dont la nette contraction de l'économie américaine au dernier trimestre: le Dow Jones perdait 1,29% et le Nasdaq 1,40%.
Vers 17H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average cédait 105,14 points, à 8.043,87 points. Quelques minutes plus tôt, au plus bas de la séance, il était venu frôler le seuil des 8.000 points.
L'indice Nasdaq, à dominante technologique, reculait de 21,05 points, à 1.486,79 points et l'indice Standard & Poor's 500, plus représentatif en raison de sa composition élargie, de 1,41% (11,94 points), à 833,20 points.
Wall Street avait terminé en forte baisse jeudi, victime de prises de bénéfices dans un marché refroidi par de mauvais résultats d'entreprises et indicateurs économiques. Le Dow Jones avait perdu 2,70% et le Nasdaq 3,24%.
"Les résultats et les statistiques économiques sinistres pèsent sur le marché", a indiqué Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
La publication du produit intérieur brut américain a créé une petite surprise, puisque la croissance n'a reculé "que" de 3,8% en rythme annuel alors que les économistes tablaient sur une contraction supérieure à 5%.
"L'information principale de ce rapport sur le PIB n'est pas aussi mauvaise qu'on ne le craignait, mais la chute n'est pas source d'encouragement", a cependant estimé Patrick O'Hare, du site d'information Briefing.com.
Si à première vue, ces chiffres peuvent laisser croire que la récession n'est pas aussi grave que certains pouvaient l'imaginer, les économistes se montraient très prudents dans leurs commentaires. Le PIB américain ne s'était en effet jamais autant contracté depuis le premier trimestre 1982.
Un autre indicateur, celui de l'activité industrielle dans la région de Chicago, a vu de son côté sa chute s'accélérer en janvier, tandis que la confiance des consommateurs américains en janvier, mesurée par l'Université du Michigan, a été révisée en baisse par rapport aux chiffres préliminaires.
Le secteur bancaire restait dans le collimateur des investisseur, surtout Citigroup (-7,18%) et Bank of America (-2,65%).
Les débats se poursuivent sur les mesures à adopter pour relancer le système financier, notamment sur l'idée d'une structure qui reprendrait les actifs toxiques des banques, qui "crée de l'incertitude", a souligné Peter Cardillo.
Au dernier jour d'échanges du mois de janvier, un des adages de Wall Street pesait sur le moral des investisseurs: la tradition veut que le mois de janvier reflète la direction du marché sur l'année. Or l'indice Dow Jones a déjà perdu 8,35% depuis le début du mois.
Le bond du titre du distributeur sur internet Amazon.com, de 18,02% à 59,01 dollars, ne suffisait pas à à soutenir les valeurs technologiques. Le groupe a publié des bénéfices en hausse solide, supérieurs aux attentes.
Idem pour les deux groupes pétroliers de l'indice Dow Jones dont la progression se faisait à contre-sens du marché. ExxonMobil prenait 1,65% à 78,27 dollars après avoir dégagé des profits historiques et supérieurs aux attentes, tandis que Chevron (+1,29% à 71,53 dollars) a amélioré ses profits malgré une stagnation de sa rentabilité en fin d'année.
En revanche, le groupe de produits de grande consommation Procter & Gamble était en nette baisse, de 4,77% à 55,44 dollars. Il a publié un bénéfice trimestriel en ligne avec les attentes du marché mais a abaissé ses prévisions pour l'ensemble de l'année.
Le fabricant d'automatismes et d'équipements aéronautiques Honeywell peinait un peu après un bénéfice conforme aux attentes (-0,52%).
Le marché obligataire se stabilisait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans montait légèrement à 2,816%, contre 2,815% jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,568% contre 3,559% la veille.