Les marchés américains, qui étaient attendus en hausse à l'ouverture, ont cédé aux pressions baissières et ont sombré dans le rouge dès les premiers échanges. Si le recul du PIB des Etats-Unis est ressorti moins sévère que prévu, le recul de 3,8% enregistré sur les trois derniers mois de l'année inquiète néanmoins les investisseurs. Il faut en effet comparer ce chiffre à une baisse de 0,5% seulement sur le trimestre précédent. A la mi-séance, le Dow Jones reculait de 1,42% à 8 033,04 points, tandis que le Nasdaq Composite chutait de 1,52% à 1 484,99 points.
Procter & Gamble chute de 4,14% à 55,95 dollars, après avoir réduit ses objectifs de ventes. Le numéro un mondial des produits de grande consommation a enregistré un bénéfice en hausse de 53% sur la période octobre-décembre, qui correspond au second trimestre de son exercice fiscal, à 5 milliards de dollars ou 1,58 dollar par action, contre un bénéfice de 3,27 milliards ou 98 cents par action un an plus tôt.
Les chiffres du jour
Le moral du consommateur américain s'est établi à 61,2 en janvier, contre 60,1 en décembre, selon l'enquête de l'Université du Michigan. Un chiffre légèrement inférieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur 61,9. Il représente toutefois un plus haut de quatre mois, mais reste globalement bas.
Le PIB des Etats-Unis a reculé de 3,8% en première estimation au quatrième trimestre contre une baisse de 0,5% au troisième trimestre. Le consensus Reuters était de -5,4%. Sur l'ensemble de 2008, la croissance s'est établie à 1,3%.
L'indice PMI des directeurs d'achat de Chicago est ressorti à 33,3 au mois de janvier alors que le consensus l'attendait à 34. Au mois de décembre, cet indice s'était élevé à 35,1.
Les valeurs à suivre
AMAZON.COM
Amazon.com a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes au quatrième trimestre. Le cybermarchand a enregistré une hausse de 9% de son bénéfice net à 225 millions de dollars, soit 52 cents par action. Le consensus Thomson Reuters a ainsi été dépassé de 13 cents. Le résultat opérationnel est resté stable à 272 millions de dollars, mais il augmente de 10% hors effets de change. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 6,70 milliards de dollars, en hausse de 18% (+24% hors effets de change).
DELL
Le deuxième fabricant mondial d'ordinateurs, Dell, s'apprêterait à lancer un « smartphone » dès le mois prochain, selon le « Wall Street Journal ». Le groupe américain souhaiterait ainsi soutenir son activité dans un contexte morose pour le marché des PC. Le quotidien indique cependant que le plan de Dell n'a pas été finalisé et que ce projet pourrait encore être abandonné.
EXXONMOBIL
ExxonMobil a fait état d'un profit record de 45,2 milliards de dollars au titre de son exercice 2008. Cette performance s'explique par la flambée du prix du brut en 2008, avec un pic à près de 150 dollars le baril en juillet. Depuis, les cours se dont effondrés dans le sillage de la crise. Au quatrième trimestre, la firme texane a enregistré un bénéfice net de 7,8 milliards de dollars, ou 1,55 dollar par action, contre 11,7 milliards, ou 2,13 dollars par action un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a chuté de 27% à 84,7 milliards de dollars en raison de la chute des prix du brut.
GENENTECH
Fini les politesses. Après six mois de palabres avec Genentech, Roche passe à l'action. Le suisse a annoncé son intention de lancer une offre hostile sur la société de biotechnologie américaine dont il détient déjà 56%. Profitant de la baisse des marchés, le groupe a revu à la baisse le prix de son offre de 89 à 86,5 dollars, soit une prime de de 3% par rapport au cours de clôture de Genentech jeudi.
GOLDMAN SACHS
Goldman Sachs pourrait procéder à de nouvelles réductions d'effectifs selon les informations du Wall Street Journal, qui cite des sources proches du dossier. Le quotidien ne précise pas l'ampleur de ces suppressions de postes pour le groupe bancaire, qui a déjà licencié 10% de ses employés environ l'an passé. Le Wall Street Journal précise qu'aucune décision finale n'a été prise pour l'instant.
MORGAN STANLEY
Morgan Stanley pourrait procéder à une réduction d'effectifs de 5% dans les prochaines semaines, selon les informations du Wall Street Journal. Une telle mesure concernerait 2 350 salariés parmi les 47 000 employés de la banque new-yorkaise. L'an dernier, Morgan Stanley avait déjà procédé à 7 000 suppressions d'emplois durant le ralentissement. Ces réductions d'effectifs ne devraient pas concerner la filiale de gestion de patrimoine, pour laquelle une fusion est prévue avec Citigroup.
PROCTER & GAMBLE
Procter & Gamble a enregistré un bénéfice en hausse de 53% au second trimestre de son exercice fiscal, à 5 milliards de dollars ou 1,58 dollar par action, contre un bénéfice de 3,27 milliards ou 98 cents par action un an plus tôt. Le numéro un mondial des produits de grande consommation a bénéficié d'une plus-value de 63 cents par action liée à la cession de Folgers à JM Smucker Co, ce qui a permis de compenser la chute de la demande et la hausse du dollar. Le BPA des activités poursuivies a atteint 94 cents par action, contre un consensus Reuters de 99 cents par action.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.