Les Bourses européennes replongent sous le coup de prises de bénéfices et d'indicateurs économiques décevants. En Allemagne, le chômage poursuit sa progression tandis que le climat des affaires restent au plus bas en zone euro. Les marchés reprennent leur souffle après le rally d'hier causé par l'anticipation de l'acceptation par le Congrès du plan de relance de Barack Obama et l'idée d'une "bad bank". Cet après-midi, les chiffres économiques risquent de confirmer le retour sur terre des marchés. A 12h30, le CAC 40 cède 1,33% à 3035,15 points. Le FTSE80 recule de 1,73% à 2888,01 points.
Le bonheur des uns fait le malheur des autres. Et les puissantes compagnies pétrolières n'y peuvent rien. La saison des résultats confirme l'évidence : les temps heureux d'un pétrole au-dessus des 100 dollars le baril sont révolus. Dans le sillage de l'effondrement des cours de l'or noir, les bénéfices des majors ont marqué le pas au quatrième trimestre 2008. Après l'américain ConocoPhillips hier, c'est au tour de l'anglo-néerlandais Royal Dutch Shell de présenter au marché un bénéfice trimestriel en repli.
A Paris, Thomson s'enfonce de 21,84% à 1,02 euro après avoir annoncé qu'une clause liée à certains contrats de financement ne serait vraisemblablement pas respectée. Le spécialiste des technologies de l'image est victime d'un dette nette qui a bondi de 800 millions d'euros au second semestre à 2,1 milliards. Comme l'explique le directeur général du groupe, Frédéric Rose, le renforcement du bilan constitue le préalable à la mise en oeuvre du recentrage du groupe sur les «services aux créateurs de contenu» qui vient également d'être annoncé. «La situation de Thomson est critique», résume Fortis Bank.
Suez Environnement (+1,11% à 11,88 euros) a pris la tête du CAC 40 après la publication d'un chiffre d'affaires légèrement inférieur aux attentes et la confirmation de ses perspectives à long terme.
Le numéro deux mondial des services colelctifs a réalisé un chiffre d'affaires 2008 de 12,364 milliards d'euros, en hausse de 5,4%, dont +5,6% de croissance organique. Dans un contexte économique général qui s'est dégradé au quatrième trimestre, le groupe annonce qu'il adapte ses priorités à court terme. Il va mettre l'accent sur la poursuite de la croissance du free cash flow et le maintien de la discipline financière et renforcement de la sélectivité des investissements.
Les chiffres macroéconomiques
En Allemagne, 56 000 demandeurs d'emplois supplémentaires ont été comptabilisés en janvier, contre 30 000 attendu par le marché. Le taux de chômage se monte désormais à 7,8%.
L'indice du climat des affaires de la zone euro calculé par la Commission européenne s'est établi à -3,16 en janvier après -3,09 en décembre. Les économistes visaient en moyenne -3,5. Par ailleurs, l'indice du sentiment économique est ressorti à 68,9 en janvier, contre 70,4 en décembre. Le consensus visait seulement 65,8.
Aux Etats-Unis, le marché prendra connaissance à 14h30 des commandes de biens durables pour décembre et des inscriptions hebdomadaires au chômage. Les ventes de maisons neuves pour le mois de décembre seront publiées à 16h.
A 12h30, l'euro cote 1,3095 dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
ifo (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.