Les Bourses européennes ont lourdement trébuché, bousculées par des prises de bénéfices, des indicateurs économiques et des résultats d'entreprises décevants. Le début franchement négatif de Wall Street n'a fait qu'accélérer une tendance baissière depuis l'ouverture. Le chômage continue son ascension en Allemagne et aux Etats-Unis tandis que le climat des affaires n'en finit plus de se dégrader en Europe. Du côté des valeurs, Thomson a sombré après une opération vérité sur ses comptes. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 2,15% à 3009,75 points. Le FTSE80 en repli de 2,32% à 2870,50 points.
Le bonheur des uns fait le malheur des autres. Et les puissantes compagnies pétrolières n'y peuvent rien. La saison des résultats confirme l'évidence : les temps heureux d'un pétrole au-dessus des 100 dollars le baril sont révolus. Dans le sillage de l'effondrement des cours de l'or noir, les bénéfices des majors ont marqué le pas au quatrième trimestre 2008. Après l'américain ConocoPhillips hier, c'est au tour de l'anglo-néerlandais Royal Dutch Shell (+1,24% à 1798 pence) de présenter au marché un bénéfice trimestriel en repli.
A Paris, Thomson s'est enfoncé de 15,71% à 1,10 euro après avoir annoncé qu'une clause liée à certains contrats de financement ne serait vraisemblablement pas respectée. Le spécialiste des technologies de l'image est victime d'un dette nette qui a bondi de 800 millions d'euros au second semestre à 2,1 milliards. Comme l'explique le directeur général du groupe, Frédéric Rose, le renforcement du bilan constitue le préalable à la mise en oeuvre du recentrage du groupe sur les «services aux créateurs de contenu» qui vient également d'être annoncé. «La situation de Thomson est critique», résume Fortis Bank.
Les services à l'ENVIRONNEMENT : rarement un marché aussi concentré n'aura vu deux de ses leaders au niveau mondial, Veolia et Suez Environnement, emprunter des chemins aussi divergents. Alors que le premier subit la défiance des marchés à force d'enchaîner déconvenues sur maladresses, la dernière en date étant le limogeage brutale du directeur financier, le second passe sans emb-che les épreuves du temps. Ce matin encore, la jeune filiale de GDF Suez a rassuré en présentant des résultats d'exploitation en ligne avec ses attentes. Conséquence, le titre (+3,49% à 12,16 euros) a clôturé en tête du CAC 40.
Les chiffres macroéconomiques
En Allemagne, 56 000 demandeurs d'emplois supplémentaires ont été comptabilisés en janvier, contre 30 000 attendu par le marché. Le taux de chômage se monte désormais à 7,8%.
L'indice du climat des affaires de la zone euro calculé par la Commission européenne s'est établi à -3,16 en janvier après -3,09 en décembre. Les économistes visaient en moyenne -3,5. Par ailleurs, l'indice du sentiment économique est ressorti à 68,9 en janvier, contre 70,4 en décembre. Le consensus visait seulement 65,8.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont progressé à 588 000 pendant la semaine du 24 janvier, contre 585 000 la semaine précédente, selon les chiffres du département du Travail. Les économistes attendaient un chiffre de 580 000 inscriptions.
Les commandes de biens durables ont reculé de 5,7% aux Etats-Unis en 2008, avec une baisse de 2,6% en décembre. Le consensus tablait sur une baisse de 2% seulement sur le dernier mois de l'année.
Les ventes de maisons neuves ont reculé de 14,7% au mois de décembre aux Etats-Unis, selon les chiffres du département du Commerce américain. Ce chiffre représente la plus forte baisse de cette statistique depuis 15 ans. Le volume des ventes s'est établi à 331 000 en rythme annuel sur le dernier mois de l'année, à un plus bas historique depuis 1963, la date de la mise en place de cette statistique.
A 17h40, l'euro cote 1,3095 dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
ifo (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.