La Bourse de Paris a terminé en très légère baisse mardi, le CAC 40 cédant 0,03% dans un marché privé d'élan au lendemain d'un net rebond, et suspendu à l'ouverture des discussions sur le plan Obama au Congrès américain.
L'indice vedette a perdu 0,84 point à 2.954,53 points, dans un volume d'échanges très modeste de 2,7 milliards d'euros. Il avait bondi de 3,73% lundi, effaçant une partie des lourdes pertes (-5,56%) subies la semaine dernière.
Londres a abandonné 0,35%, Francfort 0,08% et l'Eurostoxx 50 0,10%.
"Le marché se met à sommeiller après un rebond technique sympathique. Mais les volumes sont si étriqués qu'ils rendent les variations de cours peu révélatrices", a commenté Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
Cette faible activité explique pourquoi la place parisienne n'a guère profité de l'indice de confiance allemand Ifo, pourtant meilleur que prévu, pas plus que de la bonne tenue des marchés américains, aidés par quelques résultats supérieurs aux attentes.
Selon M. de Villepion, "la prudence reste de mise" après un mois de janvier "très pénible" et caractérisé par une avalanche de mauvaises nouvelles sur le front des sociétés, qui ont amené le CAC 40 à lâcher près de 9% après avoir perdu 42,68% en 2008.
"On attend désormais le plan Obama, qui sera présenté mercredi à la Chambre des représentants. Les plus optimistes espèrent une adoption dans la semaine, qui offrirait sans doute au marché un beau ballon d'oxygène", a poursuivi le vendeur d'actions.
Alexandre Le Drogoff, responsable de l'analyse technique chez Aurel, estime lui aussi que l'indice parisien est entré dans "une nouvelle correction haussière", qui pourrait le ramener au-dessus des 3.000 points, mais n'attend qu'une embellie "temporaire" avant de nouvelles rechutes.
Schneider Electric (+4,64% à 44,47 euros) a fini en tête du CAC 40, porté par un regain de faveur "un peu bizarre" pour les valeurs industrielles, selon M. de Villepion. "On dirait que certains investisseurs parient sur une amélioration de la conjoncture dans 6-8 mois, ce qui est peut-être un peu tôt", juge-t-il.
ArcelorMittal (+3,01% à 18,50 euros) a bénéficié du même appétit, de même qu'Alstom (+4,17% à 36,94 euros) et plusieurs technologiques, dont Alcatel-Lucent (+2,19% à 1,58 euro) et STMicroelectronics (+2,85% à 4,29 euros).
Axa (-2,16% à 12,24 euros) a souffert, alors que la tempête qui a balayé le sud-ouest de la France devrait coûter plus de 600 millions d'euros aux assureurs français, selon une estimation provisoire de la Fédération française des sociétés d'assurance.
BNP Paribas (-0,16% à 24,96 euros), Crédit Agricole (+3,24% à 9,10 euros) et Société Générale (+0,64% à 30,45 euros) ont préservé ou accentué leurs impressionnants gains de la veille, qui s'étaient respectivement élevés à 16,93%, 16,29% et 11,03% lundi.
EADS a reculé de 0,30% à 13,09 euros, après l'annonce par le groupe Lagardère qu'il céderait 2,5% du capital le 24 mars, trois mois plus tôt que prévu initialement, pour descendre à 7,5% du groupe européen d'aéronautique et de défense.
Sanofi-Aventis (-2,69% à 45,30 euros) a fini en net recul malgré les résultats supérieurs aux attentes de son concurrent américain Bristol-Myers Squibb, qui a plus que doublé son bénéfice net en 2008.
France Télécom (-1,33% à 18,50 euros) n'a pas non plus profité des résultats annuels de l'opérateur américain Verizon, en progression et globalement conformes aux prévisions des analystes.
April Group a bondi de 7,43% à 21,55 euros, le marché saluant la forte progression de son chiffre d'affaires en 2008.
Areva a perdu 7,88% à 320,50 euros. Areva NP, la filiale de réacteurs nucléaires d'Areva, va devenir filiale à 100% du groupe français après l'annonce par le groupe allemand Siemens qu'il cédait sa part de 34% dans la société.