Les marchés européens ont connu une nouvelle séance éprouvante. Des résultats d'entreprise décevants ont entraîné les indices vers de nouvelles profondeurs. Le CAC 40 a ainsi retrouvé ses niveaux d'avril 2003 sous les 2800 points avant de se reprendre grâce à la bonne orientation de ses poids lourds : GDF-Suez, EDF et Total. Le secteur de l'assurance a été maltraité sur fond de rumeurs, démenties, de problèmes financiers concernant l'allemand Hannover Leben. L'indice CAC 40 a clôturé en repli de 0,71% à 2849,14 points. Le FTSE Eurofirst 80 a cédé 0,51% à 2722,70 points.
Le titre Swiss Re a été sévèrement attaqué à la bourse de Zurich, avec des pertes de 23,95% à 25,40 francs suisses. Depuis le début de l'année, le réassureur a perdu plus de 40% de sa valeur. Le cours fait aujourd'hui les frais de rumeurs de nouvelles dépréciations potentielles liées à des emprunts de mauvaise qualité. Swiss Re, qui a enchaîné jusqu'à aujourd'hui dix séances consécutives orientées à la baisse, serait sur le point de connaître des pertes majeures sur son portefeuille d'investissements.
A Paris, Ubisoft a reculé de 15,35% à 11 euros après la légère révision à la baisse de ses objectifs pour l'exercice 2008/09. L'éditeur de jeux vidéo a mis en cause des promotions plus importantes que prévu sur certains jeux vidéo dont la qualité n'était pas aussi bonne qu'anticipé. Le réveil est d'autant plus douloureux qu'Ubisoft s'était surtout distingué ces dernières années par le relèvement régulier de ses prévisions. Certains analystes ont réagi en abaissant leur recommandation. Oddo serait ainsi passé d'Accumuler à Alléger, selon une source de marché.
Pour sa part, Remy Cointreau a perdu 12,02% à 20,91 euros, après avoir chuté de 9,76% hier. Les analystes ne cachent pas leur inquiétude après le profit warning du groupe de spiritueux, qui table sur un résultat opérationnel courant à taux de change constants en baisse d'environ 15% pour son exercice 2008/2009. Fortis a ainsi réduit son objectif de cours de 28 à 21 euros, en maintenant sa recommandation Réduire. Le broker estime que les concurrents du groupe devraient réaliser de meilleures performances car ils sont mieux adaptés à l'ENVIRONNEMENT en termes d'exposition géographique et de mix-produit.
Les chiffres macroéconomiques
« Selon les chefs d'entreprise interrogés en janvier, la conjoncture industrielle ne se détériore plus mais reste très dégradée », annonce l'Insee. L'indicateur synthétique du climat des affaires s'est maintenu à 73, son plus bas niveau historique.
Le PIB du Royaume-Uni a reculé de 1,5% au quatrième trimestre, marquant ainsi l'entrée en récession de l'économie britannique qui s'était déjà contractée de 0,6% au troisième trimestre. Les économistes interrogés par Reuters visaient en moyenne une baisse de 1,2%.
Le rythme de contraction de l'activité dans la zone euro a ralenti en janvier. L'indice PMI manufacturier de la zone euro s'est établi à 34,5 en janvier après 33,9 en décembre, selon l'estimation flash de Markit. Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur 33,2. Dans le secteur des services, l'indice est ressorti à 42,5, après 42 en décembre et un consensus de 41,5.
A la clôture, l'euro cote 1,2825 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Récession : elle se caractérise par une croissance négative pendant deux trimestres consécutifs. Il s'agit de la définition technique de la récession. Aux Etats-Unis, le bureau national de la recherche économique (NBER), l'organisme chargé de déterminer officiellement le début et la fin d'une période de récession utilise une définition moins restrictive. Il l'a défini comme une baisse significative et étendue de l'activité économique durant plusieurs mois, normalement visible dans le PIB, le revenu réel, l'emploi, la production industrielle et les ventes de gros et au détail.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.