La Bourse de New York évoluait en forte baisse mardi à la mi-journée, au moment de l'investiture du nouveau président américain Barack Obama, sous l'effet d'une nouvelle dégringolade des valeurs bancaires: le Dow Jones perdait 1,65% et le Nasdaq 2,92%.
Vers 17H05 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) cédait 136,27 points, à 8.144,95 points, et l'indice Nasdaq, à dominante technologique, 44,73 points, à 1.484,60 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait de 2,40% (20,40 points), à 829,72 points.
Wall Street avait terminé en hausse vendredi, au terme d'une séance volatile, déjà marquée par les interrogations sur les banques après l'annonce d'une aide fédérale à Bank of America et la réorganisation de sa concurrente Citigroup. Le Dow Jones avait gagné 0,84% et le Nasdaq 1,16%.
La première bourse mondiale était fermée lundi pour cause de jour férié.
Le volume d'échanges était étoffé mardi, alors que Barack Obama prêtait serment pour devenir le nouveau président des Etats-Unis. Pourtant, le pays entier était tourné vers les cérémonie de Washington et même la chaîne d'informations financières CNBC avait totalement interrompu sa couverture habituelle du marché pour retransmettre en direct l'événement.
La hausse attendue par nombre d'opérateurs avec l'investiture de M. Obama n'était toutefois pas au rendez-vous. "Les gens anticipent: ils pensent qu'après un rebond le marché aurait baissé. Il y avait trop d'attente autour d'un simple discours", a estimé Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
"Les problèmes sont les mêmes que sous l'ancienne administration. Ce que l'on peut attendre, c'est peut-être un peu de soutien psychologique découlant du discours de Barack Obama", a jugé Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
Mais la séance était plombée par la chute des valeurs bancaires, dans le sillage de la dégringolade de la banque britannique RBS qui avait perdu environ 70% en Bourse lundi. L'inquiétude continuait de ronger les investisseurs, poussant à la baisse une autre banque, Lloyds Banking Group, sur fond de spéculations sur de fortes dépréciations, voire d'une possible nationalisation.
Bank of America, dont la note à été dégradée par l'agence de notation Moody's après ses premières pertes trimestrielles en 17 ans, dégringolait de 19,08% à 5,81 dollars.
Sa concurrente Citigroup, qui a elle aussi affiché un lourd déficit, perdait 10,00% à 3,15 dollars, après avoir enfoncé un peu plus tôt son plus bas niveau atteint au plus fort de la crise de l'automne.
JPMorgan Chase (-12,27%), Wells Fargo (-12,74%), Goldman Sachs (-8,28%) et Morgan Stanley (-8,02%) suivaient. La bostonienne State Street s'effondrait de 47,46% à 19,10 dollars, sévèrement sanctionnée après la publication de ses résultats trimestriels.
Le groupe pharmaceutique Johnson and Johnson gagnait 0,61% à 57,79 dollars, après avoir dépassé les attentes au quatrième trimestre 2008 et sur l'ensemble de l'année écoulée. Mais il s'est montré prudent pour la nouvelle année, en tablant sur des résultats en léger retrait.
Les valeurs technologiques était en nette baisse alors que plusieurs poids lourds du secteur doivent publier leurs résultats cette semaine. Le groupe Cisco (-3,55%) pourrait se lancer sur le marché des serveurs informatiques, au risque d'entrer en collision frontale avec ses propres clients IBM et HP.
Le groupe pétrolier ConocoPhillips, qui va devoir passer pour 34 milliards de dollars de dépréciations d'actifs au quatrième trimestre, baissait de 4,70%.
Le marché obligataire baissait aussi fortement. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans remontait brutalement à 2,456%, contre 2,304% vendredi soir, et celui à 30 ans à 3,049% contre 2,894%.