La Bourse de Paris a fini en nette baisse mardi, le CAC 40 perdant 1,49%, signant sa cinquième séance de recul consécutive, dans un marché rattrapé par une situation économique désastreuse.
L'indice vedette a cédé 48,23 points à 3.197,89 points, dans un volume d'échanges peu étoffé de 3,244 milliards d'euros. Lundi, il avait clôturé en nette baisse de 1,62% à 3.246,12 points.
Londres a perdu 0,61%, Francfort 1,75% et l'Eurostoxx 50 1,66%.
La Bourse de Paris, qui a ouvert en berne, a creusé ses pertes tout au long de la séance, lâchant plus de 2%, avant de suivre la tendance hésitante donnée par Wall Street.
"Les marchés se mettent à piquer du nez assez franchement, depuis les publications macroéconomiques de la semaine dernière et les premiers résultats d'entreprises", remarque Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
En outre, "les volumes restent faiblards après avoir été confidentiels depuis le début de l'année", souligne-t-il, signe que "les gestionnaires sont attentistes et que le marché se cherche".
Dans ce contexte, la place parisienne a ignoré l'annonce de la forte réduction du déficit commercial aux Etats-Unis en novembre et les déclarations du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, qui a estimé que son institution disposait encore "d'outils puissants" contre la crise.
Côté entreprises, la saison des résultats d'entreprises a commencé lundi avec le producteur américain d'aluminium Alcoa qui a indiqué être tombé dans le rouge en 2008.
"Les marchés sont montés depuis le début de l'année sans aucune publication. Désormais il y a un retour à la réalité avec des anticipations de mauvais chiffres d'entreprises pour le quatrième trimestre", comment M. de Villepion.
Face à ces nombreuses incertitudes, peu d'investisseurs se risquent à des stratégies de longue durée.
"Il n'y a aucun investissement à moyen terme, les investisseurs se projetant au mieux à 48 heures en étant très généreux", remarque M. de Villepion.
Plombées par Alcoa, les valeurs minières ont flanché. ArcelorMittal a perdu 2,86% à 18,85 euros et Eramet 5,54% à 153,79 euros.
"Les valeurs cycliques avaient pourtant bien résisté depuis le début de l'année", note M. de Villepion.
La plupart des valeurs défensives se sont repliées à l'exception de Sanofi-Aventis (+1,19% à 47,72 euros).
"Les gérants ont surpondéré les défensives dans leurs portefeuilles, en particulier les services aux collectivités et les télécoms", note le vendeur d'actions.
France Télécom a lâché 1,58% à 19,34 euros, Bouygues 3,91% à 29,73 euros, EDF 5,08% à 40,62 euros et Veolia Environnement 0,14% à 21,19 euros.
De leur côté, les valeurs bancaires sont restées mal orientées. Crédit Agricole a cédé 1,39% à 8,71 euros, Dexia 9,49% à 3,10 euros, Société Générale 1,90% à 35,59 euros et BNP Paribas 0,50% à 33,99 euros.
Le groupe bancaire français, qui a fait une offre pour racheter la majeure partie des activités du bancassureur Fortis en Belgique, est prêt à des concessions sur les activités d'assurance, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.
Suez Environnement a fini en hausse de 2,79% à 12,87 euros, après le relèvement par Goldman Sachs de sa recommandation de "vendre" à "neutre".
EADS a grimpé de 1,82% à 13,46 euros. Le président exécutif du groupe européen d'aéronautique et de défense, Louis Gallois, a annoncé mardi qu'il renonçait temporairement à des acquisitions majeures tant que durerait la crise, la protection de sa trésorerie étant la "priorité".
Enfin, Air France-KLM (+1,41% à 10,10 euros) espère des "synergies" annuelles de 90 millions d'euros sur le résultat d'exploitation dès la deuxième ou troisième année de sa prise de participation de 25% dans Alitalia, a indiqué mardi le directeur général du groupe franco-néerlandais, Pierre-Henri Gourgeon.