Les marchés européens ont creusé leurs pertes, dans le sillage de l'ouverture en baisse de Wall Street. Les investisseurs s'inquiètent des sombres perspectives de l'économie mondiale après les chiffres calamiteux de la semaine dernière. A Paris, le secteur des opérateurs télécoms, Bouygues en particulier, a souffert de la possible arrivée d'un quatrième opérateur de téléphonie mobile. Pour sa part, EADS a été pénalisé par les déboires de son programme d'avion de transport militaire, A400M. L'indice CAC 40 a perdu 1,62% à 3246,12 points et le FTSE Eurofirst 80 1,51% à 3108,75 points.
A Londres, le titre Lloyds TSB Group a progressé de 5,76% à 84,40 pence dans un contexte boursier déprimé. Le groupe bancaire Lloyds Banking Group, né du rachat de HBOS par Lloyds TSB, sera détenu à plus de 43% par le gouvernement britannique après que les investisseurs se soient désintéressés des opérations de levées de fonds. Respectivement, les augmentations de capital de Lloyds TSB et de HBOS n'ont en effet été souscrites qu'à 0,5% et à 0,24%.
EADS a chuté de 3,43% à 13,22 euros, boudé par le marché. Vendredi, Airbus Military et EADS ont annoncé une remise à plat du programme d'avion de transport militaire A400M, jugé trop complexe. Ils souhaitent discuter du calendrier du programme ainsi que de certains changements dans le contrat, concernant notamment les caractéristiques techniques de l'appareil. Inquiets, les investisseurs redoutent que l'avionneur soit obligé de payer de nouvelles pénalités auprès des pays clients.
Le secteur des opérateurs télécoms a été malmené après l'annonce de la décision du Premier ministre, François Fillon, d'attribuer la quatrième licence de téléphonie mobile de troisième génération (3G) sous la forme de trois lots de 5 MHz. L'un de ces trois lots sera réservé à un nouvel entrant, a précisé Matignon. L'arrivée d'un nouvel opérateur devrait durcir la concurrence dans ce secteur, ce qui est une mauvaise nouvelle pour les trois opérateurs français. Bouygues, dont la filiale Bouygues télécoms est la plus exposée en raison de sa faible taille, a perdu 7,25% à 30,94 euros, Vivendi a reculé de 4,22% à 21,47 euros, tandis que France Télécom a cédé 3,15% à 19,65 euros.
Les chiffres macroéconomiques
Aucune statistique d'importance n'était attendue aujourd'hui.
A la clôture, l'euro cote 1,3361 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.