Le CAC 40 a fini en baisse une semaine qui avait pourtant débuté par deux séances de progression, dans la lancée du mouvement haussier initié dans les derniers jours de 2008. Le marché a brutalement décroché après avoir connu une forte hausse après la publication des chiffres de l'emploi américain. Une embellie de courte durée, rapidement contrée par l'ouverture en forte baisse de Wall Street. A noter, la spectaculaire envolée de Rodriguez (+ 107,85% sur la semaine). A la clôture, le CAC 40 cédait 0,75% à 3 299,50 points tandis que l'Eurofirst 80 se repliait de 1,21% à 3 156,42 points.
Le titre Natixis a cédé 6,57% à 1,35 euro, enregistrant la plus lourde baisse des valeurs du srd dans un marché parisien en légère baisse. Les investisseurs ont réagi violemment à une information de presse selon laquelle la filiale des Caisses d'épargne et des Banques populaires devrait perdre entre 1,5 et 2 milliards d'euros en 2008. Dans l'édition du jour, le quotidien Les Echos révélait ce chiffre, et évoque des pertes situées entre 500 et un milliard d'euros au quatrième trimestre.
Alcatel-Lucent (- 2,59% à 1,65 euro) a connu l'une des plus fortes baisses de l'indice CAC 40, pénalisé par la dégradation de la recommandation d'un broker. Morgan Stanley est passé de Surpondérer à Pondération en ligne et a réduit son objectif de cours de 4 à 2 euros. Le broker continue de croire au potentiel de redressement de l'équipementier télécoms, mais estime qu'il va prendre beaucoup plus de temps que prévu.
Deutsche Postbank a déclaré dans un communiqué prévoir une perte significative pour l'exercice 2008. La première banque de détail d'Allemagne s'attend à ce que ses résultats soient plombés au quatrième trimestre par la baisse des marchés de capitaux ainsi que par la dévalorisation de son portefeuille de crédits structurés. Deutsche Bank, de son côté, a déclaré qu'elle avait toujours l'ambition de monter au capital de Deutsche Postbank à hauteur de 29,75%. Une porte-parole a précisé que le rachat de participation devait avoir lieu au cours du premier trimestre.
Les chiffres macroéconomiques
La production industrielle en France a reculé de 2,4% en novembre par rapport à octobre, ce qui est largement supérieur à la prévision moyenne des économistes interrogés par Reuters d'un repli de 0,8%. La production manufacturière, c'est à dire hors énergie et agroalimentaire, a, elle, baissé de 3,1%. C'est le secteur automobile qui accuse une nouvelle fois le recul le plus important, -8,1%, après -22,2 en octobre.
Les ventes de détail en zone euro ont connu une progression de 0,6% au mois de novembre, marquant un recul de 1,5% en rythme annuel. Cette hausse était inattendue, les analystes anticipant une stabilité des ventes pour un mois. La contraction en rythme annuel était attendue légèrement supérieure aux chiffres publiés, le consensus s'établissant à 1,6%.
Les pertes d'emplois aux Etats-Unis se sont élevées à 524 000 au mois de décembre, alors que le consensus Reuters s'établissait à 550 000. Le taux de chômage a atteint 7,2%, contre un consensus de 7%. Il a progressé de 0,2 point par rapport à novembre. Il s'agit du taux de chômage le plus élevé depuis janvier 1993. Les pertes d'emplois du mois de novembre ont été révisées à 584 000 contre 533 000 et celles de novembre à 423 000 contre 320 000.
L'année dernière, la première économie de la planète a supprimé 2,6 millions de postes, du jamais vu depuis 1945 quand elle en avait fait disparaître près de 2,8 millions.
A la clôture, l'euro cotait 1,3518 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.