
La Bourse de Paris a rechuté mercredi, le CAC 40 perdant 1,48%, dans un marché prudent, les investisseurs prenant quelques bénéfices après six séances de hausse consécutives.
L'indice vedette a lâché 50,13 points à 3.346,09 points dans un volume d'échange peu étoffé de 3,376 milliards d'euros. Depuis le 29 décembre, le marché avait enchaîné six séances de hausse. Mardi, il avait terminé sur un bond de 1,08%.
Londres a lâché 2,83%, Francfort 1,77% et l'Eurostoxx 1,55%.
"Il y a peut-être des prises de bénéfices après la hausse du début de semaine", confirme Frédéric Rozier, gérant chez Meeschaert Gestion Privée.
"Le marché reste prudent. Même si on gagne en volume cela reste relativement faible. Il manque deux milliards pour un rebond durable de l'activité", explique-t-il.
La place parisienne, qui avait ouvert dans le rouge, est revenue à l'équilibre en fin de matinée, avant de plonger dans l'après-midi, plombée par l'ampleur de la dégradation du marché de l'emploi aux Etats-Unis.
Dans la foulée, Wall Street creusait ses pertes après une ouverture en berne.
Le secteur privé a détruit 693.000 emplois en décembre, selon l'étude du cabinet en ressources humaines ADP.
"Ces chiffres ne sont pas bons du tout", juge M. Rozier pour qui "le début d'année risque d'être dans l'ensemble difficile".
En Allemagne, le nombre de chômeurs est quant à lui repassé en décembre au dessus du seuil des 3 millions, avec un taux de chômage à 7,4% contre 7,1% en novembre.
En 2008, le taux de chômage moyen s'est élevé à 7,8%, en recul de 1,2 point de pourcentage par rapport à 2007.
"Mettre les deux pieds sur le marché aujourd'hui est un peu risqué", résume M. Rozier.
Les investisseurs restent attentistes avant d'en savoir plus sur les résultats annuels des entreprises dont les publications débuteront à partir de la mi-janvier et dans la perspective du plan de relance massif aux Etats-Unis.
Pourtant, tempère M. Rozier, "le chômage montre que le creux pourrait intervenir dans les prochains mois. Le bout du tunnel n'est peut être pas si loin".
Par ailleurs, alors que la Banque centrale européenne (BCE) doit rendre sa décision de politique monétaitre mardi, M. Rozier estime que l'on "est sur un ENVIRONNEMENT à la baisse des taux en europe qui pourrait favoriser pas mal de secteur".
Selon lui, "on est dans une étape de transition. Le marché peut aller un peu plus haut."
Mercredi, les valeurs pétrolières ont souffert tandis que les prix du pétrole reculaient à New York après une hausse des stocks américains plus forte que prévu.
Total s'est fortement replié (-3,73% à 40,23 euros) entraînant dans son sillage les parapétrolières telles que Vallourec (-4,84% à 91,07 euros), CGG Veritas (-6,43% à 12,07 euros) et Technip (-6,06% à 25,09 euros).
EADS a reculé (-1,27% à 13,60 euros) pâtissant de la hausse de l'euro face au dollar.
De leur côté, les valeurs défensives, moins sensibles au cycle économique, ont souffert "après avoir bien supporté la fin d'année", commente M. Rozier.
Pernod Ricard a perdu 4,34% à 52,65 euros, Danone 1,51% à 44,56 euros, PPR a perdu 7,10% à 47,95 euros et Vivendi 4,33% à 22,43 euros et.
Accor (-4,68% à 33,69 euros) a fortement baissé après l'abaissement par Morgan Stanley de sa recommandation à "pondération neutre".
En revanche, le secteur automobile a été plébiscité bénéficiant "d'une valorisation considérée plus que faible", explique le gérant.
Les constructeurs Peugeot (+3,68% à 13,39 euros) et Renault (+2,76% à 20,65 euros) ont bondi tout comme les équipementiers Faurecia (+3,37% à 10,75 euros) et à un degré moindre Michelin (+0,52% à 39,33 euros).
Enfin les valeurs bancaires ont terminé en ordre dispersé, profitant pour certaines de quelques "achats à bon compte", note M. Rozier.
BNP Paribas a pris 2,64% à 35,00 euros après "avoir sous performé depuis une quinzaine de jours", rappelle M. Rozier tandis que Crédit Agricole a perdu 0,29% à 8,67 euros et Société Générale 0,88% à 36,99 euros.
Dexia a terminé stable à 3,40 euros.