La Bourse de Paris a terminé en hausse mardi, le CAC 40 prenant 1,08%, soutenu par les valeurs liées aux matières premières, les investisseurs spéculant sur une nouvelle baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE).
L'indice vedette a pris 36,30 points à 3.396,22 points dans un volume d'échanges limité de 3,201 milliards d'euros. Il avait signé une timide hausse de 0,31% lundi après avoir bondi de 4,09% vendredi.
Londres a pris 1,29%, Francfort 0,85% et l'Eurostoxx 50 0,98%.
En hausse à l'ouverture, la place parisienne a perdu un peu de terrain dans les premiers échanges, puis est revenue dans le vert le restant de la journée.
Elle a été soutenue par l'envolée des valeurs liées aux matières premières, dans le sillage de ce qui s'est passé à Wall Street lundi, selon Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
"Les secteurs pétrolier, para-pétrolier et de la construction ont beaucoup monté hier (à la Bourse de New York, ndlr), et cela se retrouve aujourd'hui sur des valeurs comme Lafarge, ArcelorMittal ou Vallourec", a-t-il relevé.
Autre facteur favorable, le ralentissement de l'inflation en décembre à 1,6% sur un an, son plus bas niveau depuis plus de deux ans.
Cela "laisse préjuger de la part des opérateurs une baisse des taux de la part de la Banque centrale européenne, probablement dès le 15 janvier", date de la prochaine réunion du Comité de politique monétaire, a commenté M. de Villepion.
Par ailleurs, les informations sur un nouveau plan de relance de 50 milliards d'euros sur deux ans en Allemagne, qui doit être présenté officiellement la semaine prochaine, ont aussi soutenu l'indice.
"Comme l'Allemagne est un partenaire et un de NOS clients, ça aide à la très bonne tenue des marchés européens", a jugé le vendeur d'actions.
Toutefois, la faible activité sur le marché parisien est le signe que les investisseurs restent prudents avant la série de publications de résultats annuels d'entreprises aux Etats-Unis dès la semaine prochaine et en France à partir de la mi-janvier.
"C'est sûr que les chiffres de la semaine prochaine seront très dégradés", a indiqué M.de Villepion.
"Mais il n'est pas impossible que les chiffres américains soient un petit peu évincés" par l'arrivée à la Maison Blanche du président élu Barack Obama le 20 janvier, "avec sous le bras son plan économique, qu'il a beaucoup travaillé", a-t-il ajouté.
Les valeurs minières se sont envolées, à l'image d'ArcelorMittal (+13,64% à 21,36 euros) et d'Eramet (+11,36% à 184,99 euros). Dans le secteur de la construction, Lafarge a grimpé de 8,82% à 51,35 euros.
Les pétrolières ont aussi fini en hausse, portées par l'ouverture en hausse des prix du pétrole à New York, sur fond de tensions entre la Russie et l'Ukraine, ainsi qu'au Proche-Orient: Vallourec a bondi de 10,00% à 95,70 euros, Technip de 7,51% à 26,71 euros. Total a pris 0,22% à 41,79 euros.
Parmi les banques, BNP Paribas a gagné 7,05% à 34,10 euros, Société Générale 2,08% à 37,32 euros, et Crédit Agricole 0,35% à 8,70 euros.
Les constructeurs automobiles ont aussi fini dans le vert, comme Renault (+4,07% à 20,09 euros) et Peugeot (1,89% à 12,92 euros). L'instauration de la prime à la casse a dopé les commandes de Renault en France en décembre, qui ont crû de 40% comparé à novembre, a indiqué mardi Patrick Pelata, directeur général délégué du constructeur français.
En revanche, GDF Suez a dégringolé en queue d'indice, perdant 4,98% à 34,15 euros. Le groupe énergétique a annoncé en fin d'après-midi que les livraisons de gaz naturel du géant gazier russe Gazprom avaient baissé mardi "de plus de 70 % en France" par rapport à la normale.