La décision de la Fed de procéder à un nouvel abaissement de ses taux a comblé les investisseurs hier, entraînant un puissant rally de fin de séance sur les marchés américains. Pour tenter de venir à bout de la récession, la Réserve fédérale a réduit davantage que prévu son principal taux directeur. Celui-ci se situera entre zéro et 0,25%, soit un nouveau plus bas historique, contre 1% à la fin du mois d'octobre. A la clôture, le Dow Jones gagnait 4,20% à 8 924,14 points tandis que le Nasdaq s'accordait 5,41% à 1 589,89 points.
Goldman Sachs a publié hier une perte de 2,12 milliards de dollars au titre du quatrième trimestre. La banque d'investissement n'avait pas connu de pertes depuis son introduction en bourse, il y a près de dix ans. Cette contre-performance n'a toutefois pas inquiété les investisseurs : le titre a affiché une hausse de 14,35% à 76 dollars. Il est vrai que les pertes enregistrées par Goldman Sachs sont inférieures aux anticipations des marchés, qui craignaient qu'elles n'atteignent 2,5 milliards de dollars au maximum.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix à la consommation ont reculé de 1,7% au mois de novembre aux Etats-Unis. Le consensus attendait une chute de seulement 1,2% sur cette période. Sur un an, l'inflation a connu une hausse de 1,1%. Une progression inférieure au consensus, qui tablait sur un chiffre de 1,5% sur un an.
Les mises en chantier aux Etats-Unis ont reculé de 18,9% en novembre à 625 000 en rythme annualisé, contre des prévisions à 740 000 selon le consensus. Il s'agit de la plus forte baisse depuis le mois de mars 1984, aboutissant à un plus bas historique.
Les valeurs à suivre
AIG
American International Group a annoncé la cession de 39,3 milliards de dollars d'actifs à un fonds créé par la Fed de New York. Il s'agit du fonds Maiden Lade II, créé spécialement par cette institution pour recueillir ces actifs «pourris». AIG, l'ex premier assureur mondial, a précisé avoir accepté d'apporter cinq milliards de dollars de liquidités à ce fonds. Le but de l'opération est de faire disparaître les actifs les plus risqués du bilan d'AIG, afin de résoudre les problèmes de liquidités du groupe.
AIR PRODUCTS
Le spécialiste américain des gaz industriels Air Products a abaissé ses prévisions de résultats et annoncé une accélération de son plan de réduction de coûts. Le groupe va ainsi supprimer 1300 emplois, soit environ 7% de ses effectifs. 140 à 160 millions de charges de restructuration devront être enregistrées de ce fait, soit entre 0,4 et 0,5 dollar par action. Il entend alléger ses coûts fixes d'environ 50 millions de dollars en 2009 et de plus 110 millions à partir de 2010. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice net du premier trimestre 2009 est désormais attendu entre 0,95 et 1 dollar.
GENERAL MOTORS
Le gouvernement américain pourrait adopter demain un plan de sauvetage du secteur automobile, selon plusieurs membres du congrès cités par Reuters. Interrogé sur Fox News, le secrétaire au Trésor Henry Paulson a indiqué que le gouvernement devait d'abord s'assurer que l'aide permettra bien aux constructeurs de survivre et de rester compétitifs. De son côté, la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a estimé que l'administration Bush allait très certainement puiser dans le fonds de 700 milliards de dollars destiné aux banques.
GOLDMAN SACHS
Goldman Sachs a publié une perte trimestrielle de 2,12 milliards de dollars au titre du quatrième trimestre. Un chiffre légèrement inférieur aux craintes du marché, qui anticipaient une perte pouvant atteindre jusqu'à 2,5 milliards de dollars. Sur l'ensemble de l'exercice, Goldman Sachs est largement dans le vert, avec un bénéfice de 4,47 dollars par action. Dans un communiqué, Goldman Sachs a précisé que ses effectifs ont été réduit de 8% au cours du dernier trimestre de l'exercice.
SANDISK
Le fabricant de mémoires informatiques Sandisk a annoncé une réduction temporaire de sa production de mémoires flash au Japon. Ces produits sont notamment utilisés par certains lecteurs multimédias, téléphones portables et appareils photo pour stocker des images et de la musique. La production de ces usines reprendra ensuite à 70% de leur capacité. Ces mesures permettront à la production de mémoires flash du groupe d'être mieux adaptée au contexte économique mondial, a expliqué la société.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.