Le marché parisien a effacé ses gains dès l'ouverture et s'est enfoncé dans le rouge dans la matinée, malgré le puissant rally de Wall Street hier en fin de séance. Les investisseurs français se montrent peu sensibles aux efforts de la Fed, qui a abaissé son taux directeur à un niveau sans précédent. Côté valeurs, BNP Paribas accuse une forte baisse après le profit warning passé hier soir. Même tendance pour April Group, qui dégringole de plus de 30% pour les mêmes raisons. A la mi-séance, le CAC 40 cède 0,05% à 3 248,63 euros et l'Eurofirst 80 avance de 0,11% à 3 108,40 euros.
BNP Paribas tenterait de mettre le gouvernement belge sous pression, en menaçant de renoncer à reprendre Fortis s'il ne pouvait pas boucler l'opération rapidement, selon les informations de l'agence de presse belge Belga. "Nous commençons à nous poser des questions. Si nous ne pouvons pas monter maintenant dans le capital de Fortis Banque, nous nous retirerons", aurait ainsi averti Baudouin Prot, le directeur général du groupe bancaire, selon cette agence. Une information reprise dans les quotidiens belges Le Soir et De Tijd.
BNP Paribas est sous pression à la bourse de Paris, enregistrant une chute de 16,08% à 34,61 euros. Les investisseurs réagissent violemment à l'annonce de BNP Paribas, qui a surpris en dévoilant hier soir que sa banque de financement et d'investissement (BFI) connaîtrait de lourdes pertes dans ses activités de marché au titre de l'exercice 2008. La BNP a ainsi annoncé que sa banque de financement et d'investissement afficherait un résultat avant impôt négatif de 710 millions d'euros sur les onze premiers mois de l'année.
April Group plonge de 34,11% à 16,45 euros à la mi-séance à la Bourse de Paris, affecté par un avertissement sur résultats. Le groupe de services en assurance a revu à la baisse ses prévisions 2008, anticipant désormais un résultat net en baisse de l'ordre de 20% par rapport à l'exercice 2007. Il tablait auparavant sur une progression de l'ordre de 8%. April Group explique ce profit warning par la rapide dégradation des marchés financiers au second semestre de l'exercice, qui va le conduire à déprécier ses portefeuilles d'actions.
Les chiffres macroéconomiques
L'inflation a fortement ralenti en novembre dans la zone euro, à 2,1% contre 3,2% en octobre, atteignant son plus bas niveau depuis 14 mois sur fond de repli des prix de l'énergie, selon une deuxième estimation de l'office européen des statistiques Eurostat publiée mercredi. Il s'agit du plus bas niveau de l'inflation dans la zone euro depuis septembre 2007.
Les statistiques pétrolières hebdomadaires aux Etats-Unis seront publiées à 16h30.
A la mi-séance, l'euro cote 1,4123 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.