Les marchés américains se sont retournés à la hausse en seconde partie de séance. La journée a été dominée par l'incertitude entourant l'avenir du secteur automobile alors que le plan de soutien n'a pas passé l'obstacle du Sénat. La Maison blanche a déclaré être prête à agir pour éviter tout effondrement des 'Big Three'. Les indices ont été soutenus par le bon comportement des valeurs technologiques. L'indice Dow Jones a clôturé en hausse de 0,75% à 8629,68 points et s'est effrité de 0,07% sur la semaine. Le nasdaq composite a affiché une hausse de 2,18% et 2,08% à 1540,72 points.
Face à la menace de faillites aux conséquences désastreuses, la Maison blanche a finalement décidé de tendre la main aux constructeurs automobiles américains moribonds. "L'état de faiblesse actuel de l'économie est tel qu'elle pourrait ne pas résister à un choc comme une faillite désordonnée dans l'industrie automobile", a déclaré aux journalistes la porte-parole de la présidence Dana Perino. Ce revirement de situation n'a pas totalement rassuré les investisseurs : General Motors a cédé de 4,37% à 3,94 dollars.
Les chiffres macroéconomiques
Les ventes au détail se sont repliées de 1,8% au mois de novembre alors que le consensus s'établissait à - 1,9%. Hors automobile, les ventes ont reculé de 1,6% contre un consensus à - 1,8%.
Les prix à la production ont affiché un recul de 2,2% en novembre, légèrement supérieur au consensus, qui tablait sur une baisse de 2,0%.
L'indice de confiance des ménages américains calculé par l'université du Michigan a rebondi à 59,1 en décembre contre 55,3 en novembre (chiffre confirmé). Les économistes visaient une légère baisse à 54,8.
Les valeurs à suivre
BANK OF AMERICA
Bank of America, le numéro un américain du secteur bancaire en termes de dépôts, a annoncé la suppression de 30 000 à 35 000 postes sous trois ans. Une opération qui fait suite à l'acquisition de Merrill Lynch il y a quelques semaines. Ces suppressions d'emplois, qui correspondant à 10% environ de ses effectifs, sont justifiées par le «mauvais climat économique» et par la volonté d'éliminer les doublons consécutifs à l'absorption de Merrill Lynch. Il faudra attendre le début de l'année 2009 pour avoir une idée plus précise du nombre de postes supprimés, a précisé Bank of America.
GENERAL MOTORS
Nouveau coup de massue pour l'industrie automobile. Hier soir, le Sénat américain n'a pas réussi à se mettre d'accord sur le plan d'aide au secteur, adopté en première lecture par la Chambre des représentants. Il prévoyait d'accorder jusqu'à 14 milliards de dollars de prêts à court terme ou de lignes de crédit aux "Big Three", en attendant la mise en place d'un plan de redressement durable par la future administration Obama. Si Ford semble hors de danger dans l'immédiat, General Motors et Chrysler avaient averti qu'ils étaient à court de liquidités et risquaient de faire faillite.
LEGG MASON
Le gestionnaire d'actifs Legg Mason a indiqué avoir vendu la totalité de ses avoirs dans Axon Financial. Une opération qui lui a permis de réduire de 1,7 milliard de dollars son exposition aux véhicules d'investissement structurés. Axon Financial représentait la holding la plus importante de Legg Mason en termes de SIV ; un type de placement dont la dévaluation rapide a participé à la dégringolade des institutions financières.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Prix importés : les économistes utilisent cette donnée comme mesure de l'inflation importée. Ils surveillent les prix importés, hors pétrole, car ce dernier est un élément volatil.