La Bourse de Paris réduisait sa hausse lundi en fin de matinée, le CAC 40 prenant 1,06%, dans un marché prudent où plusieurs valeurs bancaires souffrent de leur exposition à la fraude Madoff.
A 12H02 (11H02 GMT), l'indice vedette gagnait 34,05 points à 3.247,65 points dans un volume d'échanges très modeste de 770 millions d'euros. Vendredi, il avait cédé 2,80% mais enregistré toutefois une progression de 7,55% sur la semaine écoulée.
La place parisienne s'essouflait, passant brièvement dans le rouge dans la matinée, après un net rebond à l'ouverture dans le sillage de Wall Street et Tokyo.
Les investisseurs ont profité en début de séance de "l'espoir d'un plan de sauvetage des grands constructeurs automobiles de Détroit", explique Valérie Plagnol, directrice de la stratégie chez CM-CIC Securities.
La Maison Blanche s'est dite prête vendredi à recourir aux fonds qu'elle réservait au système financier, afin d'éviter des dépôts de bilan, après l'échec des discussions au Sénat concernant un plan de sauvetage du secteur automobile de 14 milliards de dollars.
Mais, le rebond du marché parisien s'est réduit alors que le secteur financier mondial doit faire face à une fraude gigantesque du gérant de fonds new-yorkais Bernard Madoff, deux mois après avoir pâti des effets de la faillite de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers.
La société d'investissements du célèbre courtier de Wall Street a avoué une fraude "pyramidale" de 50 milliards de dollars.
Plusieurs valeurs bancaires souffraient de leur exposition à cette vaste escroquerie.
BNP Paribas (-7,99% à 40,30 euros) pourrait perdre 350 millions d'euros, soulignant qu'elle était exposée via "ses activités de marchés" et les prêts qu'elle a accordés à certains fonds qui ont investi dans les "hedge funds" (fonds spéculatifs, ndlr) de Madoff.
Natixis (-4,73% à 1,41 euro) est pour l'heure la banque française potentiellement la plus touchée, avec une exposition de l'ordre de 450 millions d'euros.
En revanche, Crédit Agricole (+1,41% à 9,01 euros) et Société Générale (+1,38% à 36,75 euros) montaient, avec des pertes potentielles limitées, de moins de 10 millions d'euros chacune.
De son côté, Axa (+2,71% à 15,72 euros) a indiqué avoir une exposition nette "bien inférieure" à 100 millions d'euros.
Nexity grimpait fortement (+5,26% à 9,60 euros). La Caisse nationale des Caisses d'Epargne (CNCE) est entrée en "discussion" avec le promoteur immobilier en vue de racheter en numéraire la participation de 23,4% de ce dernier dans le Crédit Foncier.
Arkema prenait 1,70% à 13,16 euros. Le groupe anticipe une chute de son chiffre d'affaires de 15% au quatrième trimestre, va réduire sa production sur la moitié de ses 80 sites dans le monde, "essentiellement en Europe - notamment en France- et en Amérique du Nord", a-t-il annoncé lundi.