Les marchés actions européens ont clôturé en légère hausse, à l'issue d'une séance chaotique. Les valeurs liées à l'automobile sont restées recherchées dans l'espoir d'un vote rapide du plan de soutien au secteur élaboré par le gouvernement américain. Les statistiques n'ont pourtant pas été réjouissantes, avec la baisse la plus importante du stock des grossistes depuis 2001 aux Etats-Unis et la chute de la production industrielle française. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 0,68% à 3320,31 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 a progressé de 0,76% à 3160,46 points.
Il y a un an, Rio Tinto enflammait l'esprit des investisseurs en rachetant le canadien Alcan pour 38 milliards de dollars. Aujourd'hui, frappé de plein fouet par la chute des cours matières premières liées à récession mondiale, le groupe minier anglo-australien fait grise mine. Asphyxié par une dette de 38,9 milliards de dollars, il ne recueillait plus les suffrages des investisseurs qui redoutaient une augmentation de capital. A tort, puisque le numéro trois mondial du secteur a choisi une OPTION plus consensuelle : une réduction de la dette par le licenciement massif. La Bourse respire.
Eramet a gagné 0,70% à 122,54 euros. L'avertissement sur résultat du groupe minier était prévisible. Depuis le dernier point d'activité d'octobre, la conjoncture mondiale s'est violemment dégradée, provoquant le net fléchissement des cours des matières premières. Après une année 2007 record, le cours du nickel s'est effondré de 65% en 2008. Depuis quelques semaines, les brokers ne cachaient plus leurs inquiétudes, réduisant de façon drastique leurs prévisions sur le secteur. Concernant Eramet, les investisseurs redoutaient manifestement un profit warning d'une plus grande ampleur.
Air Liquide (-3,26% à 63,16 euros) a été pénalisé par l'avertissement sur résultats lancé hier soir par son concurrent américain Praxair. Une recommandation négative de CM-CIC Securities joue également à la défaveur du titre. Invoquant une sérieuse baisse de la demande sur l'ensemble des marchés du numéro un mondial des gaz industriels, le broker a, selon une source de marché, dégradé son opinion sur la valeur d'Accumuler à Conserver et réduit son objectif de cours de 75 à 67 euros.
Les chiffres macroéconomiques
La production industrielle française a diminué de 2,7% en octobre par rapport à septembre après avoir déjà reculé de 0,8% en septembre chiffre révisé de -0,5%. Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un repli de 0,6% en octobre. La production manufacturière a baissé de 3,2% en octobre contre un recul de 1,2% en septembre, chiffre révisé de -0,8%.
Les stocks de grossistes ont reculé de 1,1% en octobre. Il s'agit de la baisse la plus importante en pourcentage depuis celle de novembre 2001. Les économistes attendaient en moyenne un repli de 0,2% après une baisse de 0,4% en septembre.
La semaine dernière, les stocks de brut ont progressé de 400 000 barils, contre un consensus d'un million de barils. Les stocks d'essence ont augmenté de 3,8 millions de barils. Les économistes visaient au contraire une baisse de 300 000 barils. Enfin, les stocks de produits distillés ont grimpé de 5,6 millions de barils, contre un consensus de - 900 000 barils.
Sur le marché des changes, l'euro cote 1,2925 face au dollar.