La Bourse de Paris s'est reprise mardi après sa lourde chute de la veille, le CAC 40 gagnant 2,35% et profitant de la perspective d'une baisse des taux en zone euro, ainsi que d'un début de séance dans le vert à Wall Street.
L'indice vedette a progressé de 72,47 points à 3.152,90 points, dans un volume d'échanges toujours aussi peu étoffé, à 3,4 milliards d'euros. Lundi, il avait subi une sévère correction, plongeant de 5,59% après la meilleure semaine de son histoire.
Londres a gagné 1,41%, Francfort 3,12% et l'Eurostoxx 50 2,87%.
La place parisienne a hésité jusqu'au début des échanges à la Bourse de New York, qui a conforté sa hausse. "Ce n'est pas un marché très courageux, il attendait l'ouverture de Wall Street" pour choisir une direction, a commenté Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
"Ca permet un rebond, mais sous perfusion américaine", a-t-il ajouté.
La place parisienne anticipe également une baisse des taux européens, "qu'on espère agressive", a encore détaillé M. de Villepion.
Pour faire face à la récession, la Banque centrale européenne devrait procéder à une baisse vigoureuse de son taux jeudi, actuellement fixé à 3,25%, la seule inconnue demeurant son ampleur.
Un nouvel indicateur a d'ailleurs entretenu les espoirs d'assouplissement monétaire en zone euro, puisque les prix à la production industrielle y ont reculé de 0,8% sur un mois en octobre, soit la plus forte baisse depuis la création de l'indice en 1990.
Les valeurs liées à l'automobile ont caracolé en tête: Peugeot s'est envolé de 9,63% à 14,80 euros, Renault de 9,39% à 17,48 euros et Michelin de 6,55% à 37,99 euros, avant la présentation par trois grands constructeurs américains de leurs feuilles de route pour tenter d'obtenir 25 milliards de dollars d'aide auprès du Congrès.
Le secteur a également profité d'une information du Monde selon laquelle Nicolas Sarkozy devrait annoncer jeudi, dans le cadre du plan de relance de l'économie, une "prime à la casse" de 1.000 euros pour soutenir le marché automobile.
ArcelorMittal, qui destine une partie de sa production aux constructeurs, a lui aussi grimpé de 5,22% à 17,12 euros.
Bouygues a pris 7,58% à 31,85 euros. Après la clôture, le groupe a publié un bénéfice net en hausse de 9% à 501 millions d'euros, au troisième trimestre.
Gemalto a bondi de 8,53% à 18,83 euro. Le groupe canadien Sierra Wireless a annoncé son intention de racheter à l'amiable Wavecom, alors que Gemalto a lancé une OPA non sollicitée sur le fournisseur de solutions technologiques sans fil.
Les valeurs financières ont terminé en ordre dispersé: Société Générale a lâché 2,87% à 30,59 euros, BNP Paribas 0,25% à 39,92 euros. En revanche Dexia a gagné 2,26% à 3,39 euross et Crédit Agricole a pris un petit 0,06% à 8,06 euros.
La Commission européenne, qui n'a pas avalisé le plan français de soutien aux banques, s'est engagée mardi à proposer d'ici Noël de "nouvelles possibilités d'aides" d'Etat aux établissements bancaires.
Euler Hermes s'est effondré (-5,45% à 34 euros). L'assureur-crédit prévoit une perte au quatrième trimestre, consécutive au dépôt de bilan de la chaîne de distribution britannique Woolworths.