Les marchés européens baissent nettement après leur fort rebond de la semaine dernière. Les indices sont plombés par les valeurs liées aux ressources naturelles, notamment les pétrolières, et les valeurs financières. Les espoirs suscités par les projets de plan de relance viennent se heurter aux signes tangibles d'une conjoncture économique en constante dégradation. La contraction de l'activité manufacturière en novembre a ainsi été plus importante que prévu. Vers 12h20, l'indice CAC 40 cède 2,47% à 3182,17 points et le FTSE Eurofirst 80 2,84% à 2995,33 points.
A Paris, les valeurs bancaires font grise mine. Les investisseurs réagissent aux déclarations de José Manuel Barroso hier lors de l'émission Le Grand Jury-RTL-LCI-Le Figaro. Si le président de la Commission européenne a affirmé qu'il n'y a «pas de blocage» de l'institution au plan français de soutien de 40 milliards d'euros aux banques, Bruxelles veut imposer des conditions à son accord. Or, ce sont ces conditions qui font tiquer les marchés : la Commission, qui redoute une distorsion de la concurrence, exige que les banques s'engagent à accroître leur crédit de manière limitée, à ne pas accroître la taille de leur bilan et à ne pas verser de dividendes.
La Bourse, peu amène avec les valeurs ces derniers mois, sait également se faire courtoise, voire accueillante avec les nouveaux venus. Seule hausse du CAC 40, Sanofi-Aventis s'adjuge 1,37% à 44,05 euros; les investisseurs saluent l'entrée en fonction officielle du germano-canadien Chris Viehbacher à la Direction Générale du groupe en remplacement de Gérard Le Fur, victime du fiasco de l'Acomplia. Le marché attend du débauché de GSK qu'il créé une nouvelle dynamique et définisse au plus vite une nouvelle stratégie, sans doute plus volontaire.
CGG Véritas cède 8,47% à 11,78 euros. Le titre du spécialiste de la recherche sismique subit une vague de prise de bénéfices facilitée par le reflux des cours du pétrole. Vendredi dernier, le titre avait terminé la semaine sur un gain de 50,3% porté par la hausse du brut. Ce midi, dans le sillage de CGG Veritas, Technip cède 7,29% et Total 2,03%. La décision de l'Opep de reporter sa décision sur les quotas fait plonger à Londres le baril de brent de la mer du Nord de 3,91% à 51,40 dollars.
Les chiffres macroéconomiques
La contraction de l'activité dans le secteur manufacturier de la zone euro en novembre s'est révélée encore plus importante que les premiers résultats de l'enquête réalisée par Markit auprès des directeurs d'achat (PMI) ne l'indiquaient. L'indice PMI est ressorti à 35,6, à comparer avec une première estimation de 36,2 qui était également le niveau attendu en moyenne par les économistes interrogés par Reuters. Il s'agit du niveau le plus bas atteint par cet indice depuis sa création en juin 1997.
En France, cet indice a chuté de 6,3 points à 37,3, au plus bas depuis la création de l'enquête en avril 1998. Le même constat peut être effectué en Allemagne où cet indicateur a perdu 7,2 points à 35,7.
Aux Etats-Unis, l'indice des directeurs d'achat dans le secteur manufacturier pour novembre sera publié à 16 heures en même temps que les dépenses de construction pour octobre.
A la mi-séance, l'euro cote 1,2660 face au billet vert.