Les indices européens évoluent en ordre dispersé après le net rebond observé lundi sur l'ensemble des places boursières. La peur d'une récession mondiale profonde est entretenue par l'ocde qui prévoit des récessions sévères et durables pour la majorité de ses pays membres. L'actualité des entreprises participe à la prudence. BHP Billiton a abandonné son offre sur Rio Tinto, tandis qu'ArcelorMittal prévoit des suppressions d'effectifs aux Etats-Unis. Axa dévisse sur des perspectives dégradées. A 12h30, le CAC40 gagne 0,46% à 3187 points. Le FTSE80 cède 0,44% à 2999 points
La fusion des titans miniers n'aura finalement pas lieu. Affecté par la crise, le groupe minier anglo-australien a abandonné son projet de rachat de son homologue Rio Tinto. Le P-DG de BHP Billiton, Marius Kloppers, a évoqué la chute des cours des matières premières qui a augmenté les risques" de l'opération. Le dirigeant a également rappelé les exigences de Bruxelles en matière de cessions d'actifs. La Commission européenne ordonnait notamment des cessions dans le minerai de fer, alors que l'ambition de BHP était de renforcer sa production de minerai. A Londres, les investisseurs semblent surpris par ce volte-face de BHP, dont le titre progressait de plus de 15,5% à 1134 pence vers midi. A contrario, Rio Tinto plongeait de plus de 37% à 1539 pence.
A Paris, Axa (-5,73% à 12,71 euros) réduit progressivement ses pertes. La journée avait fort mal commencé pour le titre, perdant plus de 13% dans les premiers échanges après avoir été réservé à la baisse à l'ouverture. Les investisseurs réagissent à l'abaissement des prévisions de résultats de l'assureur pour 2008. Le résultat opérationnel 2008 devrait désormais se situer entre 3,6 et 4 milliards d'euros, selon les informations communiquées ce matin par le groupe. A l'occasion des dernières prévisions du groupe en date, en août dernier, Axa avait déclaré tabler sur un résultat opérationnel en ligne avec celui 2007, qui était de 4,96 milliards d'euros.
En revanche, Lafarge (+9,19% à 40,70 euros) se distingue. Le groupe continue de profiter de l'annonce du plan de relance de l'économie américaine par le président élu Barack Obama lors d'une conférence de presse à Chicago. Ce plan pourrait atteindre un montant de 700 milliards de dollars, selon la presse américaine. Il devrait notamment concerné les infrastructures, un secteur étroitement lié à celui de la construction. Par ailleurs, Selon l'agence Xinhua, l'organe de presse officielle de la République populaire de Chine, le groupe français prévoit un énorme marché en Chine à la faveur de la reconstruction post-séisme au Sichuan.
Les chiffres macroéconomiques
Selon les chefs d'entreprise interrogés par l'Insee en novembre, la conjoncture industrielle s'est de nouveau nettement dégradée : l'indicateur synthétique du climat des affaires recule de sept points à 80 et se situe désormais à son niveau le plus bas depuis septembre 1993. Les entrepreneurs de l'industrie manufacturière estiment que leur activité passée a encore faibli. Les stocks de produits finis continuent de s'alourdir et sont jugés très supérieurs à leur niveau moyen de longue période.
Aux Etats-Unis, la nouvelle estimation du PIB du troisième trimestre sera publiée à 14h30, l'indice Case-Schiller sur les prix de l'immobilier pour septembre à 15h00 et l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board pour le mois de novembre à 16 heures.
Ce midi, l'euro cote 1,2845 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
ifo (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.