La Bourse de New York a terminé en forte hausse lundi, portée par l'envolée des valeurs financières après le sauvetage du géant bancaire Citigroup par les autorités américaines: le Dow Jones a gagné 4,93% et le Nasdaq 6,33%.
Selon des chiffres définitifs de clôture, le dow jones industrial average (djia) a progressé de 396,97 points à 8.443,39 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 87,67 points à 1.472,02 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a pris 6,47% (51,78 points) à 851,81 points, dans un volumé d'échanges étoffé.
L'indice vedette de la place new-yorkaise accumule un rebond de 11,5% sur les deux dernières séances, une performance qu'il n'avait pas réalisée depuis 1987. Il n'avait par ailleurs plus aligné deux séances de progression depuis le début du mois.
"Le marché avait atteint des niveaux trop bas: la nomination de Timothy Geithner au Trésor qui se dessinait vendredi a servi de catalyseur pour un rebond, et le sauvetage de Citigroup a entretenu la tendance", a expliqué Sam Stovall, responsable de la stratégie à l'agence Standard & Poor's.
Le Trésor et la FIDC, l'autorité de régulation bancaire, ont annoncé dimanche soir qu'ils allaient apporter une garantie de plus de 300 milliards de dollars sur les actifs douteux de Citigroup contre une entrée dans son capital.
Les autorités vont également injecter dans le capital 20 milliards de dollars, qui s'ajouteront aux 25 milliards déjà consentis dans le cadre de ce plan.
Le titre Citigroup, qui avait perdu plus de 60% la semaine dernière, a rebondi de 57,82% à 5,95 dollars, entraînant tout le secteur financier.
Bank of America a gagné 27,20% à 14,59 dollars, JPMorgan Chase 21,39% à 27,58 dollars, Goldman Sachs 26,47% à 67,42 dollars et Morgan Stanley 33,13% à 13,38 dollars. L'indice S&P Banking Index est monté de 15,92%.
Pour Owen Fitzpatrick, de la Deutsche Bank, les autorités américaines "envoient le message que si les entreprises (financières, ndlr) rencontrent des problèmes, elles interviendront, ce qui est très différent de ce qui s'est passé pour Lehman" Brothers, que l'Etat n'avait pas secouru.
Lors d'une conférence de presse à Chicago, le président élu américain Barack Obama a confirmé la désignation de Timothy Geithner, l'actuel président de la Réserve fédérale de New York, comme secrétaire au Trésor et celle de Lawrence Summers comme directeur du Conseil économique national.
Il a dit qu'il souhaitait agir rapidement sur un plan de relance économique afin de créer 2,5 millions d'emplois et d'en finir avec "le cercle vicieux" de la crise actuelle, mais a refusé de chiffrer ce plan.
Suivis dans un premier temps d'une légère décélération des indices de Wall Street, les propos de M. Obama "ont aidé: face à une crise de confiance, former une bonne équipe et être très visible sont importants", a jugé M. Stovall.
Le titre Xerox a bondi de 17,90% à 6,19 dollars. Le fabricant de photocopieurs a annoncé s'attendre pour l'année 2009 à un bénéfice conforme aux prévisions du marché, alors que le groupe s'est lancé dans des mesures de restructurations pour doper sa rentabilité.
Les valeurs liées aux matières premières ont profité du rebond des cours du pétrole, qui ont pris près de 10% à New York: le pétrolier ExxonMobil a gagné 3,94% à 78,80 dollars, et le géant de l'aluminium Alcoa 8,41% à 9,15 dollars.
A l'inverse, le groupe agroalimentaire Campbell's a cédé 7,58% à 33,52 dollars. Le fabricant de soupes en conserves a publié un bénéfice trimestriel en baisse.
Le marché obligataire a reculé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est monté à 3,340%, contre 3,167% vendredi soir, et celui à 30 ans à 3,755%, contre 3,663% vendredi.