La Bourse de New York montait vendredi à la mi-séance, après deux journées de chute, mais était freinée par les inquiétudes qui entouraient le sort de la banque Citigroup: le Dow Jones gagnait 0,90% et le Nasdaq 0,58%.
Vers 17H30 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) prenait 67,94 points, à 7.620,23 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 7,59 points, à 1.323,71 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 progressait quant à lui de 0,86% (6,47 points), à 758,91 points.
Refuge de l'investisseur inquiet, le marché obligataire, qui avait atteint des sommets historique jeudi, reculait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue dans le sens inverse du prix, remontait à 3,250%, contre 3,144% jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,773%, contre 3,699% la veille.
Jeudi, Wall Street avait aligné sa deuxième chute d'affilée, qui l'avait ramenée au plus bas depuis cinq ans et demi, emportée par la dégradation de l'économie américaine et l'incertitude sur la réponse de l'Etat à la crise de l'automobile. Le Dow Jones avait perdu 5,56%, le Nasdaq 5,07%.
Le S&P 500 avait chuté de 6,71%, au plus bas depuis avril 1997.
En hausse à l'ouverture, les indices sont passés dans le rouge en matinée, avant de se reprendre.
"On observe un petit rebond après des ventes massives", a commenté Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
"On avait perdu tellement de terrain depuis le début de la semaine, le marché recule si vite et si loin qu'il prend une respiration en attendant de nombreuses statistiques économiques la semaine prochaine", a-t-il ajouté.
Pour les analystes de Charles Schwab, "la prudence reste de mise, alors que les intervenants ont vu des hausses balayées ces derniers temps, transformant des gains en lourdes pertes en quelques minutes".
"La première inquiétude est la chute des actions de valeurs financières comme Citigroup, Goldman Sachs et plusieurs grands assureurs", a relevé Frederic Dickson, de DA Davidson.
L'action de la banque Citigroup, après avoir perdu la moitié de sa valeur en deux jours, perdait encore 14,44% à 4,03 dollars, après avoir rebondi de 10% à l'ouverture.
Selon le Wall Street Journal, ses dirigeants ont mis à l'étude divers scénarios du pire, prévoyant la cession de pans entiers de la banque, voire sa vente pure et simple. Le conseil d'administration de Citigroup devait se réunir vendredi pour discuter des options à sa disposition.
Mais le patron du groupe, Vikram Pandit, aurait exclu une vente du groupe par appartements, selon la chaîne CNBC, relançant les spéculations sur l'avenir de la banque.
Dans le reste du secteur financier, JPMorgan Chase perdait 11,80% à 20,62 dollars. La banque vient de commencer la suppression d'environ 10% de ses effectifs dans son activité de banque d'investissement, selon le Financial Times. Wells Fargo cédait 8,57% à 20,60 dollars et Bank of America 7,56% à 10,40 dollars.
Principales bénéficiaires du rebond, les valeurs énergétiques et minières profitaient d'une pause dans la chute des cours des matières premières. Le pétrolier ExxonMobil gagnait 3,18% à 70,69 dollars et le géant de l'aluminium Alcoa 13,87% à 7,80 dollars.
Le fabricant informatique Dell lâchait 4,98% à 9,34 dollars. Il a publié un bénéfice trimestiel supérieur aux attentes du marché, mais ses ventes ont déçu.
Le géant de la distribution Wal-Mart gagnait 1,70% à 51,52 dollars. Il a annoncé un changement de directeur général à compter du 1er février 2009, qui n'était pas attendu et n'a pas été justifié par le groupe.