L'euro reperdait du terrain mardi face au dollar sur les marchés des changes asiatiques, mais les cambistes n'étaient pas nombreux à prendre position face à une énième volée de mauvaises statistiques économiques et de résultats d'entreprises moroses.
A 07H00 GMT (08H00 à Paris), l'euro valait 1,2614 dollar contre 1,2645 dollar lundi soir à New York. En séance lundi, la monnaie unique européenne était momentanément repassée au dessus du seuil de 1,27 dollar, profitant d'une remontée temporaire des marchés financiers américains, qui a poussé certains investisseurs à se détourner du dollar, valeur refuge.
Par rapport au yen, l'euro baissait à 121,78 yens contre 121,87 yens la veille.
Le billet vert montait par contre face à la monnaie japonaise à 96,54 yens contre 96,35 yens lundi soir.
Malgré cette remontée, le dollar est encore loin de son niveau de 1,25 dollar pour un euro de la fin de semaine dernière.
Pour David Gilmore, de Foreign Exchange Analytics, la tendance demeure globalement à la hausse pour le dollar, alors que les marchés financiers restent extrêmement nerveux face à la crise économique.
Paradoxalement le billet vert ne souffrait pas trop mardi de l'annonce de quelque 50.000 suppressions de postes par le géant bancaire américain Citigroup ou de la chute de l'indice de l'activité industrielle dans la région de New York à son plus bas niveau en novembre.
De même le billet vert ne semblait pas gêné par la déclaration du secrétaire au Trésor Henry Paulson qui a concrètement gelé le plan de sauvetage financier en précisant au Wall Street Journal qu'il n'utiliserait pas le reliquat des 700 milliards de dollars de ce programme avant l'installation du président démocrate élu Barack Obama en janvier.
"Les marchés réalisent en fait que l'actuelle administration américaine veut repasser le bébé de la crise financière à la prochaine équipe en place", a selon Sho Komamura, cambiste à la Hachijuni Bank: "Il est devenu clair que le gouvernement américain n'a pas de pouvoir décisionnaire, comme cela a été vu avec la confusion autour du dossier General Motors. Cela est négatif certes pour le dollar, mais en fait ce facteur a déjà été intégré par les investisseurs".
"Les investisseurs attendent désormais de savoir comment les +Big Three+, les trois grands constructeurs automobiles américains, très malades, pourront être sauvés, et si cela fait remonter les marchés actions, cela pourrait doper le dollar", toujours selon M. Komamura.
Le président de la Federal Reserve, la banque centrale américaine, Ben Bernanke, doit témoigner mardi devant le Congrès, aux côtés d'Henry Paulson, mais les investisseurs n'attendent de réelle information à même de renverser la tendance sur les marchés.
"L'économie mondiale continue à se détériorer, et si les investisseurs pouvaient réellement mesurer la gravité des problèmes, ils pourraient alors l'intégrer dans leurs prix. Mais à ce point de la crise ils ne le peuvent pas", a regretté Daisuke Uno, chef stratégiste chez Sumitomo Mitsui Banking Corp.
La devise britannique regagnait du terrain face à l'euro à 84,02 pence, ainsi que face au dollar à 1,5011 dollar.
La monnaie helvétique progressait face à l'euro à 1,5120 franc suisse pour un euro, et lâchait par contre face au dollar à 1,1986 franc suisse pour un dollar.
Cours de mardi Cours de lundi
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22H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,2614 1,2645 EUR/JPY 121,78 121,87 EUR/CHF 1,5120 1,5145 EUR/GBP 0,8402 0,8440 USD/JPY 96,54 96,35 USD/CHF 1,1986 1,1977 GBP/USD 1,5011 1,4982