Les marchés européens ont connu un accès de faiblesse alors que les perspectives de l'économie mondiale continuent d'inquiéter. Le Japon est ainsi entré en récession et les économistes d'entreprise américains prévoient une récession prolongée aux Etats-Unis. Si la baisse a été générale, les valeurs financières en ont constitué l'avant-garde. En France, la nomination de l'ex-ministre de l'Economie Thierry Breton au poste de président d'Atos a permis à la SSII de limiter son repli. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 3,32% à 3182,03 points et le FTSE Eurofirst 80 a cédé 3,48% à 3003,02 points.
En Allemagne, la banque Hypo Real Estate (+ 2,48% à 3,30 euros) a annoncé que ses besoins de liquidités d'ici à la fin de l'année dépasseront probablement les 50 milliards d'euros de son plan de sauvetage. Dans un communiqué, l'établissement spécialisé dans le crédit immobilier a dit s'attendre à subir de «lourdes charges» en 2009 après une année 2008 catastrophique. HRE, qui avait frôlé la faillite il y a peu, a dit s'attendre à un résultat 2008 «fortement négatif» après une perte nette au troisième trimestre de 3,052 milliards d'euros, en ligne avec les prévisions.
A Paris, nouvel épisode dans la saga Atos Origin (- 0,33% à 18,03 euros). Un peu plus d'un mois et demi après l'adoption à l'unanimité de sa stratégie, le président du directoire de la SSII, Philippe Germond, a été débarqué ce week-end et remplacé par l'ancien ministre de l'Economie, ex-PDG de France Télécom, ex-PDG de Thomson, Thierry Breton. Atos Origin avait connu un début d'année agité; Philippe Germond et les deux fonds actionnaires du groupe, Centaurus et Pardus, s'opposaient sur la stratégie à mettre en place.
Rodriguez Group a perdu, lui, plus de 40% de sa capitalisation, dégringolant 44,47% à 2,56 euros. Les investisseurs réagissent à l'annonce du chiffre d'affaires en très fort recul du groupe. Rodriguez a publié un chiffre d'affaires annuel 2007/2008 en retrait de 34,2 % à 307,6 millions d'euros. "Dans un ENVIRONNEMENT économique très perturbé, cette évolution est notamment due à l'intensification de la crise financière ces derniers mois, qui a affecté, de manière inédite, l'ensemble des activités du groupe", a indiqué le fabricant de yachts dans un communiqué.
Les chiffres macroéconomiques
La Banque de France a indiqué qu'elle prévoyait un recul de 0,5% du PIB français au quatrième trimestre après sa progression de 0,1% au troisième trimestre. La croissance française pour 2008 serait donc de 0,9%, a-t-elle précisé. Son indicateur du climat des affaires dans l'industrie a chuté de 9 points à 77 entre septembre et octobre.
La zone euro a enregistré un déficit du commerce extérieur de 5,6 milliards d'euros en septembre avec le reste du monde, comparé à +2,9 milliards en septembre 2007. Le solde enregistré au mois d'août 2008 était de -9,4 milliards, contre +1,1 milliard d'euros en août 2007.
L'indice de la Fed de New York est ressorti à - 25,43 points en novembre, contre - 24,62 points en octobre. Les économistes tablaient sur - 26. L'indice, censé mesurer l'activité industrielle de l'Etat de New York, est au plus bas depuis sa création en juillet 2001.
La production industrielle aux Etats-Unis a progressé de 1,3% en octobre, après une chute de 3,7% en septembre (chiffre révisé de -2,8%). En septembre, la baisse est devenue ainsi la plus importante depuis 1946. Les économistes anticipaient pour octobre une hausse de seulement 0,2%.
A la clôture, l'euro cote 1,2674 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
Récession : elle se caractérise par une croissance négative pendant deux trimestres consécutifs. Il s'agit de la définition technique de la récession. Aux Etats-Unis, le bureau national de la recherche économique (NBER), l'organisme chargé de déterminer officiellement le début et la fin d'une période de récession utilise une définition moins restrictive. Il l'a défini comme une baisse significative et étendue de l'activité économique durant plusieurs mois, normalement visible dans le PIB, le revenu réel, l'emploi, la production industrielle et les ventes de gros et au détail.
Croissance interne ou externe : Croissance organique (interne), croissance externe
La croissance est dite interne (ou organique) si elle résulte du développement de l'activité propre de l'entreprise.
Quant à la croissance externe, elle résulte d'un changement de périmètre de la société par acquisition ou rapprochement avec des sociétés concurrentes ou complémentaires qui permettent d'augmenter le volume d'activité.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.