La Bourse de New York était en forte baisse vendredi matin, contrecoup du rattrapage impressionnant de la veille, et pénalisée par de mauvais chiffres économiques: le Dow Jones perdait 3,71% et le Nasdaq 4,56%.
Vers 12H00 GMT, le dow jones industrial average (djia) lâchait 327,75 points, à 8.507,50 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 72,75 points, à 1.523,95 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait pour sa part de 4,10% (37,36 points), à 873,93 points.
Jeudi, Wall Street avait terminé en trombe une séance très volatile, où les indices ont d'abord enfoncé leurs plus bas niveaux touchés en octobre avant de rebondir brutalement en toute fin de journée. Le Dow Jones avait ainsi repris près de 900 points pour terminer à 6,67%. Le Nasdaq avait gagné 6,50%.
A l'évidence "on a eu une forte hausse jeudi. Si on veut être gentil, on dira que que le marché s'ajuste. Si on veut être moins gentil, on dira que c'est simplement un pic comme on en a eu cette année, une vague d'achats sporadiques dans un marché à la tendance baissière", a observé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
"Il est trop tôt encore pour dire si la hausse était tenable ou non", a ajouté l'analyste.
Vendredi, la réalité de l'état de l'économie venait de nouveau refroidir les investisseurs.
"Les perspectives d'une récession mondiale sévère continuent de peser lourdement sur les investisseurs", constatait Jason Kunkel, de Economy.com.
Les ventes de détail aux Etats-Unis ont reculé en octobre de 2,8%, la plus forte baisse de cet indice depuis son lancement en 1992, au-delà de ce qu'attendaient les économistes.
Cet indicateur est d'autant plus préoccupant que la consommation des ménages assure en temps normal les deux tiers de la croissance américaine.
Petit rayon de soleil: la confiance des consommateurs américains s'améliore, selon l'indice mesuré par l'Université du Michigan, alors que les analystes tablaient sur une poursuite de la montée de leur pessimisme.
Un chiffre qui montre que "l'impact des places boursières commence à se dissiper", même s'il "reste extraordinairement faible", a estimé Ian Shepherdson, de High Frequency Economics.
Mais dans ce contexte où "l'économie traverse des temps très durs, il est difficile de voir les gens s'enthousiasmer pour la Bourse", a lancé Mace Blicksilver.
Boeing était sanctionné (-5,12% à 40,95 dollars) après avoir annoncé un décalage du calendrier de livraison de son nouveau gros porteur 747-8.
Citigroup, massacré toute la semaine, ne parvenait pas à tenir un rebond entamé à l'ouverture, l'action reculant de 5,93%. Les dirigeants du groupe, dont le directeur général Vikram Pandit, ont acheté jeudi 1,3 million d'actions sur le marché, pour tenter de restaurer la confiance des investisseurs.
De son côté, le groupe informatique Sun Microsystems a annoncé la suppression de 15% à 18% de ses effectifs, soit 5.000 à 6.000 postes, pour "s'adapter au climat économique mondial". Le titre, qui a perdu près de 80% de sa valeur en un an, reprenait 0,98% vendredi.
Le marché obligataire montait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans descendait à 3,714%, contre 3,818% jeudi soir, et celui à 30 ans à 4,222%, contre 4,333% la veille.