La Bourse de New York était en baisse vendredi matin, alors que des indicateurs préoccupants sapaient l'enthousiasme qui lui avait permis la veille d'enregistrer l'une de ses meilleure séances depuis longtemps: le Dow Jones cédait 1,74% et le Nasdaq 2,90%.
Vers 15H30 GMT, le dow jones industrial average (djia) perdait 153,96 points, à 8.681,29 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 46,32 points, à 1.550,38 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait pour sa part de 2,45% (22,36 points), à 888,93 points.
Jeudi, Wall Street avait terminé en trombe une séance très volatile, où les indices ont d'abord enfoncé leurs plus bas niveaux touchés en octobre avant de rebondir brutalement en toute fin de journée. Le Dow Jones avait ainsi repris près de 900 points pour terminer à 6,67%. Le Nasdaq avait gagné 6,50%.
"A court terme, le marché était survendu, et il s'est retourné sans vraiment d'autres raisons que son fonctionnement interne", a tenté d'expliquer Al Goldman, de Wachovia Securities. "Cette séance a testé de nouveau les plus bas du marché, avec succès", s'est par ailleurs félicité l'analyste, notant que le volume des échanges avait été élevé.
Après une telle remontée, le marché cédait une partie de ses gains vendredi matin.
"Les perspectives d'une récession mondiale sévère continuent de peser lourdement sur les investisseurs", constatait Jason Kunkel, de Economy.com, alors que de nouveaux indicateurs refroidissaient l'enthousiasme des investisseurs.
Les ventes de détail aux Etats-Unis ont reculé en octobre de 2,8%, la plus forte baisse de cet indice depuis son lancement en 1992, au-delà de ce qu'attendaient les économistes.
Cet indicateur est d'autant plus préoccupant que la consommation des ménages assure en temps normal les deux tiers de la croissance américaine.
Petit rayon de soleil: la confiance des consommateurs américains s'améliore, selon l'indice mesuré par l'Université du Michigan, alors que les analystes tablaient sur une poursuite de la montée de leur pessimisme.
Un chiffre qui montre que "l'impact des places boursières commence à se dissiper", même si le chiffre "reste extraordinairement faible", a estimé Ian Shepherdson, de High Frequency Economics.
Boeing était sanctionné (-3,01% à 41,86 dollars) après avoir annoncé un décalage du calendrier de livraison de son nouveau gros porteur 747-8.
Citigroup, massacré toute la semaine, reprenait 0,74%. Selon le Wall Street Journal, la banque est en train de supprimer au moins 10.000 emplois supplémentaires, pour tenter de rétablir sa rentabilité.
De son côté, le groupe informatique Sun Microsystems a annoncé la suppression de 15% à 18% de ses effectifs, soit 5.000 à 6.000 postes, pour "s'adapter au climat économique mondial". Le titre, qui a perdu près de 80% de sa valeur en un an, lâchait encore 0,25% vendredi.
Le marché obligataire montait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans descendait à 3,727%, contre 3,818% jeudi soir, et celui à 30 ans à 4,216%, contre 4,333% la veille.