La Bourse de New York a terminé en forte baisse vendredi, dans un marché une nouvelle fois très volatil en fin de séance, l'impact des mauvaises nouvelles économiques l'emportant finalement: le Dow Jones a perdu 3,82% et le Nasdaq 5,00%.
Selon des chiffres définitifs de clôture, le dow jones industrial average (djia) a cédé 337,94 points, à 8.497,31 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 79,85 points, à 1.516,85 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé pour sa part de 4,17% (38,00 points), à 873,29 points.
Une fois de plus, le marché a offert une journée à suspens, le Dow Jones ayant perdu jusqu'à plus de 300 points en cours de séance, avant de repasser en hausse une heure avant la clôture, puis de replonger et d'accroître ses pertes dans le dernier quart d'heure.
"Une baisse était à attendre après la grande remontée de la veille, mais les nouvelles décourageantes, dont les propos du président de la Fed Ben Bernanke qui a indiqué que les marchés restaient en grande difficulté, ont accentué la pression vers le rouge", a souligné Colleen King, de Schaeffer's Invesment Research.
Les investisseurs sont restés prudents alors que le G20, qui regroupe les dirigeants des grands pays industrialisés et émergents, s'apprêtait à se réunir à Washington pour élaborer une stratégie concertée face à la crise financière qui contamine rapidement la croissance mondiale.
Les mauvaises nouvelles ont continué à s'accumuler. Les ventes de détail aux Etats-Unis ont reculé en octobre de 2,8%, la plus forte baisse de cet indice depuis son lancement en 1992, au-delà de ce qu'attendaient les économistes.
Cet indicateur est d'autant plus préoccupant que la consommation des ménages assure en temps normal les deux tiers de la croissance américaine.
Petit rayon de soleil: la confiance des consommateurs américains s'est un peu améliorée, selon l'indice mesuré par l'Université du Michigan, alors que les analystes tablaient sur une poursuite de la montée de leur pessimisme.
Mais dans ce contexte où "l'économie traverse des temps très durs, il est difficile de voir les gens s'enthousiasmer pour la Bourse", a lancé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
Le Nasdaq a fortement reculé, alors que les mauvaises nouvelles sur le secteur des technologies de pointe se sont multipliées cette semaine. Vendredi encore Nokia a revu en baisse ses prévisions pour le marché du téléphone portable.
Boeing a été sanctionné (-4,91% à 41,04 dollars) après avoir annoncé un décalage du calendrier de livraison de son nouveau gros porteur 747-8.
Citigroup, massacré toute la semaine, a rebondi de 0,74%, malgré la baisse du marché. Les dirigeants du groupe, dont le directeur général Vikram Pandit, ont acheté jeudi 1,3 million d'actions sur le marché, pour tenter de restaurer la confiance des investisseurs. Le titre Citigroup a été la seule valeur du Dow Jones, qui en compte 30, à finir en hausse avec General Motors (+2,03%)
De son côté, le groupe informatique Sun Microsystems a annoncé la suppression de 15% à 18% de ses effectifs, soit 5.000 à 6.000 postes, pour "s'adapter au climat économique mondial". Le titre, qui a perdu près de 80% de sa valeur en un an, a repris 1,23%.
Le marché obligataire est monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est revenu à 3,750%, contre 3,818% jeudi soir, et celui à 30 ans à 4,230%, contre 4,333% la veille.