Les marchés européens ont réduit fortement leurs gains en fin de séance, dans le sillage de Wall Street qui rétrocédait la moitié de ses importants bénéfices de la veille. Sur le plan sectoriel, les équipementiers télécoms ont été négativement impactés par la prévision de Nokia d'une baisse du marché des téléphones portables en 2009. A Paris, Vivendi et EADS ont bénéficié de la publication de résultats solides. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 0,67% à 3291,47 points, tandis que le FTSE Eurofirst 80 a progressé de 0,97% à 3110,38 points.
En Finlande, Nokia (- 3,68% à 9,95 euros) a basculé dans le rouge après avoir révisé en baisse ses prévisions pour le marché des téléphones portables au quatrième trimestre. L'équipementier télécoms finlandais a également annoncé qu'il prévoyait une baisse de ce marché en 2009. «Au cours des dernières semaines, le ralentissement économique mondial, conjugué à une volatilité sans précédent des changes, a provoqué une forte baisse des dépenses de consommation au niveau global», a expliqué la société. Les prévisions du finlandais ont pesé sur les cours de ses concurrents, Alcatel-Lucent et Ericsson.
Ce n'est pas tant les résultats 2008 qui ont subjugué le marché que la sérénité affichée par Vallourec (+6,80% à 83,80 euros) pour 2009. Dans un ENVIRONNEMENT incertain, le fabricant de tubes sans soudures s'est montré particulièrement confiant sur la tenue de ses activités Pétrole et Electricité en 2009, et ce malgré l'effondrement des prix du brut. Au contraire, loin de craindre un ralentissement de la demande, le groupe assure que les prix ne bougeront pas en 2009 en raison de l'importance de son pouvoir de négociation. Bref, Vallourec peut se targuer d'un nouveau tube sur le marché français.
En revanche, Dexia a chuté de 11,48% à 4,425 euros après avoir dévoilé de lourdes pertes trimestrielles et un plan de transformation qui comprend la cession de FSA, son activité de rehausseur de crédit. Sauvée du naufrage par les Etats français et belge, Dexia souhaite réduire son profil de risque et se recentrer ses activités historiques : la banque du secteur public et les activités de banque de détail et de banque commerciale. Cette réorganisation intervient alors que la banque a essuyé une lourde perte nette au troisième trimestre : 1,544 milliard d'euros. Les pertes «directement liées» à la crise financière ont atteint 2,191 milliards d'euros, dont 1,731 milliard provient d'effets de crédit et de marché et 460 millions de FSA.
Les chiffres macroéconomiques
Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 0,1% en France au troisième trimestre, a annoncé l'INSEE. Les dépenses de consommation des ménages ont légèrement accéléré à +0,2 % après être restées stables au deuxième trimestre. L'investissement a diminué mais moins fortement qu'au deuxième trimestre (-0,3 % après -1,5 %).
Le PIB de la zone euro et celui de l'Europe des 27 ont diminué de 0,2% au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, selon les estimations rapides publiées par Eurostat, l'office statistique des communautés européennes. Au cours du deuxième trimestre 2008, le taux de croissance avait été de -0,2% dans la zone euro, alors qu'il était nul dans l'Europe des 27.
Le taux d'inflation annuel de la zone euro a été de 3,2% en octobre 2008, contre 3,6% en septembre.
Aux Etats-Unis, les ventes au détail se sont repliées de 2,8% en octobre après une baisse de 1,3% (chiffre révisée de -1,2%) en septembre. Le consensus tablait sur une baisse de 2%. Hors automobile, les ventes ont reculé de 2,2%, après une baisse de 0,5% en septembre (chiffre révisé de -0,6%). Le consensus était fixé à -1,2%.
L'indice de confiance des ménages américains calculé par l'Université du Michigan est ressorti à 57,9 en novembre, en première estimation, contre 57,6 en octobre. Les économistes tablaient en moyenne sur 56.
A la clôture, l'euro cote 1,2730 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Récession : elle se caractérise par une croissance négative pendant deux trimestres consécutifs. Il s'agit de la définition technique de la récession. Aux Etats-Unis, le bureau national de la recherche économique (NBER), l'organisme chargé de déterminer officiellement le début et la fin d'une période de récession utilise une définition moins restrictive. Il l'a défini comme une baisse significative et étendue de l'activité économique durant plusieurs mois, normalement visible dans le PIB, le revenu réel, l'emploi, la production industrielle et les ventes de gros et au détail.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
croissance interne ou externe : Croissance organique (interne), croissance externe
La croissance est dite interne (ou organique) si elle résulte du développement de l'activité propre de l'entreprise.
Quant à la croissance externe, elle résulte d'un changement de périmètre de la société par acquisition ou rapprochement avec des sociétés concurrentes ou complémentaires qui permettent d'augmenter le volume d'activité.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.